Cyclisme : quelles conséquences pour Chris Froome après son contrôle "anormal" ?

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T.LM. , modifié à
Visé par une procédure après un contrôle antidopage positif au salbutamol, Christopher Froome pourrait perdre sa victoire au Tour d’Espagne 2017 et voir la suite de sa carrière menacée.

Des révélations du Monde et du Guardian qui font l’effet d’une bombe. Mercredi matin, les deux médias ont affirmé que le vainqueur du Tour d’Espagne 2017 avait été contrôlé positif au salbutamol lors de la "Vuelta", en septembre. Confirmée par l’Union cycliste internationale (UCI), l’information fragilise le quadruple vainqueur du Tour de France, dont l’équipe Sky Cycling est souvent accusée de fermer les yeux, voire d’encourager le dopage de ses membres. Pour le champion cycliste britannique, les conséquences de ce contrôle "anormal" peuvent être terribles.

Vers une annulation de sa victoire au Tour d’Espagne. Comme l’affirme Le Monde, le premier effet de cet abus de salbutamol devrait être, "selon toute vraisemblance", l’annulation de la victoire de Chris Froome au Tour d’Espagne. L’Italien Vincenzo Nibali serait donc vainqueur sur tapis vert. Le quotidien cite le règlement de l’UCI : "une violation des règles antidopage en relation avec un contrôle en compétition conduit automatiquement à l’annulation des résultats obtenus lors de cette compétition." Auteur du premier doublé Tour de France-Tour d’Espagne depuis 1978, Chris Froome serait donc privé de cet exploit.

L’UCI appelée à sanctionner Froome. Mais la vedette de la Sky pourrait aussi être sanctionnée par l’UCI. Le Monde évoque un éventail qui va de la simple réprimande à la suspension de deux ans pour contrôle positif au salbutamol. Chris Froome et la Sky devraient tenter de bloquer une éventuelle suspension, qui commencerait à la date de la décision de l’instance de dernier recours, possiblement le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne.

Avant cela, il reviendra au tribunal antidopage de l’UCI de statuer sur son cas. Le précédent président de l’institution, Brian Cookson, était accusé de complaisance avec la Sky. Élu fin septembre, quelques jours après la victoire de Froome au terme de la Vuelta, le Français David Lappartient pourrait être tenté de faire du cas Froome un exemple de la fermeté de l’UCI. Mais en attendant, le coureur de 32 ans peut continuer à s’aligner au départ des courses.

Un accueil exécrable en compétition ? C’est d’ailleurs ce qu’il compte faire, lui qui a annoncé qu’il participerait au Tour d’Italie en mai 2018 avant, sans doute, de tenter de décrocher une cinquième victoire sur le Tour de France en juillet prochain, si toutefois la sanction de l’UCI est suffisamment clémente pour le lui permettre. Le Monde rappelle que dans des cas de contrôle positifs au salbutamol révélés ces dernières années, les périodes de suspension s’étalent "de trois à douze mois, mais le taux de salbutamol retrouvé chez les sportifs a rarement été aussi élevé".

Alors qu’il a déjà subi un jet d’urine en 2015 sur la Grande Boucle, l’accueil pourrait être encore pire l’année prochaine. Lance Armstrong, privé de ses sept victoires pour dopage, peut témoigner d’une réputation durablement ternie dans l’Hexagone. Froome va-t-il malgré tout braver la pression du reste du peloton et des spectateurs ?

La Sky dans l’œil du cyclone. Au-delà du cas de Chris Froome, c’est tout le cyclisme britannique qui est touché par ce contrôle "anormal". À commencer par son équipe, la Sky, souvent décriée et soupçonnée de cacher le dopage de ses coureurs. Ainsi, même si l’agence antidopage britannique a décidé de blanchir l’équipe après des soupçons de dopage sur Bradley Wiggins, vainqueur du Tour de France 2012, les députés britanniques doivent rendre début 2018 leurs conclusions sur le dopage dans le monde du cyclisme au Royaume-Uni. Le contrôle positif de Chris Froome fragilise encore plus la situation de la Sky, avant une éventuelle suspension qui pourrait sonner le glas de la meilleure formation du peloton mondial.