Coupe du monde féminine : Alex Morgan, l'instant thé à l'heure H

Alex Morgan buteuse face à l'Angleterre (1280x640) Jean-Philippe KSIAZEK / AFP
Alex Morgan a pris son temps après son but et fait semblant de boire un thé… © Jean-Philippe KSIAZEK / AFP
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Pour son retour à Lyon, la star de l'équipe des États-Unis, qui n'avait plus marqué depuis trois matches, a inscrit le but de la qualification de son pays pour la finale, le jour de ses 30 ans.

Pour son 30ème anniversaire, Alex Morgan a préféré le thé au champagne. L'attaquante star des États-Unis a fêté son but inscrit face à l'Angleterre, mardi soir, en demi-finales de la Coupe du monde (2-1), en imitant une lady en train de sacrifier à la cérémonie du thé, en réponse aux commentateurs, notamment britanniques, trouvant les Américaines "arrogantes". Après la pose très démonstrative de Morgan Rapinoe, buteuse face à la France, les Américaines ont le chic pour leurs célébrations.

Rapinoe, auteur d'un doublé face à l'Espagne en huitièmes (sur penalty) puis contre la France, en quarts, était cette fois sur le banc, en raison d'une "petite blessure aux ischio-jambiers", a-t-elle expliqué. Mais Morgan, qui portait le brassard de capitaine, l'a brillamment suppléée à la finition, avec un seul but, certes, mais le plus important, celui qui permet aux États-Unis d'accéder à leur cinquième finale mondiale. Un vrai cadeau à son pays.

254 minutes sans marquer…

Morgan, star incontestée du football mondial et joueuse la plus suivie sur les réseaux sociaux, avait marqué le début du Mondial de son empreinte en signant un historique quintuplé face à la Thaïlande (13-0). Puis, depuis, plus rien. Laissée sur le banc face au Chili (3-0), elle était restée muette face à la Suède (2-0), l'Espagne puis la France. 254 minutes de disette en tout, avec la première demi-heure face à l'Angleterre, mardi soir, où elle avait manqué une reprise dans la surface en tout début de rencontre (4e).

Mais, sans être aussi étincelante qu'une Rose Lavelle, Morgan s'est montrée décisive en reprenant parfaitement de la tête un centre de Lindsey Horan (31e), alors que l'Angleterre était revenue à hauteur un peu plus tôt grâce à Ellen White, auteure comme l'Américaine de six buts dans cette Coupe du monde (19e). Anecdote amusante : Morgan, qui évolue à l'Orlando Pride, en Floride, est devenue la première joueuse à marquer le jour de son anniversaire lors d'un Mondial.

"C'est un résultat incroyable pour moi de pouvoir jouer une troisième finale (après 2011, perdue face au Japon, et 2015, gagnée face au Japon, ndlr). J'étais la capitaine de cette équipe. C'est très émouvant pour moi et cela représente beaucoup pour nous d'atteindre ce résultat", a confié celle qui a été élue joueuse du match. "Alyssa Naeher (la gardienne américaine qui a arrêté le penalty de Steph Houghton en fin de rencontre, ndlr) devait être joueuse du match. Elle nous a sauvé les fesses aujourd'hui (mardi)."

Un carton rougé provoqué

Si elle fait assaut d'humilité, Morgan n'a pas volé ce titre honorifique. Car, mardi soir, elle n'a pas seulement marqué, elle a aussi fait peser une menace constante sur la défense anglaise. La n°13 américaine est ainsi à l'origine de l'exclusion de la défenseuse Millie Bright, pour un coup au visage (40e) puis pour une semelle (86e).

Mais, malgré les coups reçus (et les fautes "obtenues", souligneront ceux qui y ont vu aussi un peu de malice), personne n'a réussi à gâcher son anniversaire et son retour à Lyon, puisque la toute jeune trentenaire avait porté les couleurs de l'Olympique lyonnais pendant quelques mois, en fin de saison 2016-17. Sans marquer l'histoire du club, elle avait permis de jeter un coup de projecteur sur l'OL à l'étranger, et marqué, aussi, douze fois en seize matches. C'est bien plus chiche que son bilan avec "Team USA", qui est désormais de 107 buts en 168 sélections. Et qu'elle ne serait pas contre améliorer encore un peu, dimanche…