Affaire du baiser forcé : le patron du foot espagnol refuse de démissionner et dénonce «le faux féminisme»

Luis Rubiales, le patron du foot espagnol, annonce qu'il ne démissionnera pas.
Luis Rubiales, le patron du foot espagnol, annonce qu'il ne démissionnera pas. © OSCAR BARROSO / SPAIN DPPI / DPPI VIA AFP
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avec AFP // Crédit photo : OSCAR BARROSO / SPAIN DPPI / DPPI VIA AFP , modifié à
Le patron du football espagnol, Luis Rubiales, a présenté "(ses) excuses" vendredi, à l'ouverture d'une assemblée générale extraordinaire de la fédération espagnole convoquée en urgence à Madrid dans le cadre du baiser forcé sur une joueuse de la Roja féminine dimanche en finale du Mondial. Il a aussi annoncé qu'il ne démissionnera pas.

Le patron du football espagnol, Luis Rubiales, a présenté "(ses) excuses" vendredi, à l'ouverture d'une assemblée générale extraordinaire de la fédération espagnole convoquée en urgence à Madrid dans le cadre du baiser forcé sur une joueuse de la Roja féminine dimanche en finale du Mondial.

Mais Luis Rubiales a aussi défendu ses actes, en affirmant que son baiser sur la bouche de Jenni Hermoso, une joueuse de l'équipe nationale, avait été "spontané, mutuel et consenti" et qu'il n'avait pas été administré depuis une "position de pouvoir". 

La réaction de Luis Rubiales "inacceptable", selon Alexia Putellas, Ballon d'or

L'Espagnole Alexia Putellas, Ballon d'Or, a jugé "inacceptable" le discours du patron du football dans son pays Luis Rubiales qui a décidé de ne pas démissionner malgré son baiser forcé sur la joueuse Jenni Hermoso. "C'est inacceptable. Finissons-en. Je suis avec toi chère Jenni Hermoso", a réagi la joueuse du FC Barcelone sur le réseau social "X" (anciennement Twitter).

Rubiales dénonce "le faux féminisme"

Il a aussi annoncé qu'il refusait de démissionner. "Je ne vais pas démissionner, je ne vais pas démissionner", a lancé Luis Rubiales, prenant de cours l'auditoire et tout le pays, s'en prenant aussi au "faux féminisme" qui "ne cherche pas la vérité" et dénonçant une "tentative d'assassinat social".

"Mon Dieu, que vont penser les femmes qui ont vraiment subi des agressions sexuelles", a-t-il encore lancé. En Espagne, embrasser quelqu'un sans son consentement est considéré comme un délit qui relève de la loi sur les agressions sexuelles. Il a notamment attaqué nommément trois femmes membres du gouvernement, dont la ministre communiste du Travail et numéro trois du gouvernement, Yolanda Díaz, qui avait été l'une des premières à exiger sa démission. 

Lui-même père de trois filles, Luis Rubiales a dès le début de son discours par ailleurs demandé "pardon à la reine" Letizia pour son geste sur le balcon du stade de Sydney, lorsqu'il avait empoigné ses parties génitales, alors qu'il se trouvait à moins de deux mètres de la reine Letizia et de l'infante Sofía.

"Un geste mutuel totalement spontané"

"Ce que nous avons vu aujourd'hui à l'Assemblée de la fédération est inacceptable (...). C'en est fini de l'impunité des actes machistes. Rubiales ne peut rester à son poste", a réagi immédiatement Yolanda Diaz sur X, anciennement Twitter, exigeant des "mesures urgentes" du gouvernement.

La réunion de la Fédération, à laquelle de nombreux clubs professionnels et certaines fédérations régionales, dont la fédération basque, n'ont pas assisté, avait été convoquée "en urgence" mardi, alors que les condamnations contre le geste de Luis Rubiales se multipliaient. Tout le monde s'attendait à ce que Luis Rubiales y présente sa démission, comme l'avaient annoncé dès jeudi soir la plupart des médias nationaux.

Devant l'ampleur des premières réactions, la fédération espagnole avait transmis dans la soirée à la presse des déclarations de Jenni Hermoso selon lesquelles il s'agissait d'"un geste mutuel totalement spontané en raison de l'immense joie que procure la victoire en Coupe du monde".

L'affaire est remontée jusqu'à la Fifa

Pour sa part, Luis Rubiales avait balayé la polémique, estimant que ceux qui le critiquaient étaient "des cons". Mais quelques heures plus tard, il présentait des excuses, expliquant qu'il s'agissait d'un geste "sans aucune mauvaise intention", ajoutant "si des gens ont été blessés, je dois m'excuser, il n'y a rien d'autre à faire". Mais les politiques espagnols, dont le Premier ministre Pedro Sánchez, et les instances du football ont condamné tour à tour cette attitude.

L'affaire est finalement remontée jusqu'à la Fifa - pourtant connue pour sa neutralité en matière de questions de société - qui a lancé jeudi une procédure disciplinaire à l'encontre de Luis Rubiales. Pour sa part, Jennifer Hermoso avait demandé mardi soir "des mesures exemplaires" par l'intermédiaire de son syndicat.