Afrique du sud : l'équipe nationale de rugby jugée trop blanche

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© RAJESH JANTILAL / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
Parce qu'elle comprend trop de joueurs blancs, un parti politique a déposé plainte afin d'empêcher l'équipe nationale de rugby de se rendre à la Coupe du monde en Angleterre.

La couleur de peau des joueurs de rugby dans l'équipe nationale d'Afrique du Sud est au cœur d'une polémique. Un micro-parti politique sud-africain a lancé une action en justice pour tenter d'empêcher l'équipe des Springboks de participer à la Coupe du monde en Angleterre, estimant qu'il y avait trop de Blancs parmi les joueurs sélectionnés, a-t-on appris lundi. La plainte qui vise le ministre des Sports Fikile Mbalula et la Fédération sud-africaine de rugby (SARU) doit être examinée par la justice mercredi à Pretoria.

"Exclusion raciale". L'équipe est "construite sur le principe d'exclusion raciale et sur des critères raciaux", ce qui est anticonstitutionnel selon le leader de l'Agence pour un Nouvel Agenda (ANA), Edward Mokhoanatse. "Nous demandons donc au tribunal de les empêcher d'aller en Angleterre et de confisquer aux joueurs leurs passeports", a expliqué Edward Mokhoanatse. L'ANA a lancé cette action en justice, avant même que le sélectionneur Heyneke Meyer ne dévoile la liste des 31 joueurs sélectionnés, dans laquelle il a retenu neuf joueurs de couleur, ce qui constitue pourtant un record.

Au moins sept joueurs "non-blancs". Traditionnel "sport des Blancs" en Afrique du Sud, le rugby a également été un symbole de réconciliation nationale, en 1995 lorsque le capitaine François Pienaar a reçu des mains de Nelson Mandela, vêtu d'un maillot des Springboks, le trophée de champion du monde. Sous la pression du gouvernement, la SARU s'était engagée à inclure au moins sept joueurs "non-blancs" dans l'effectif des 31 joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde de rugby, qui se déroulera en Angleterre (18 septembre-31 octobre). Si la communauté noire peut se sentir lésée, cette décision d'instaurer des quotas inquiète aussi certains supporteurs blancs, qui craignent que les joueurs soient choisis pour d'autres raisons que le simple talent.

Ces réactions extrêmes tranchent avec le relatif consensus des spécialistes qui ont souligné les efforts faits par le sélectionneur Heyneke Meyer pour construire une équipe à la fois compétitive et mixte.