Mourad Boudjellal est l'invité de "Face aux auditeurs", dimanche sur Europe 1. 1:08
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité de l'émission "Face aux auditeurs" sur Europe 1, l'ancien président du Rugby club toulonnais évoque le récent scandale qui a secoué le patinage artistique après la publication du livre "Un si long silence", de Sarah Abitbol. Il fustige le délai qui a séparé ces révélations et la démission du président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet. 

Plus de deux ans après l'émergence du mouvement #MeToo, la parole des femmes victimes de harcèlement et de violences sexuelles continue de se libérer dans toutes les sphères de la société, et notamment dans le sport. Dans son livre Un si long silence, l'ex-patineuse Sarah Abitbol a ainsi récemment accusé son ancien entraîneur, Gilles Beyer, de l'avoir violée de ses 15 à ses 17 ans. Invité de l'émission Face aux auditeurs, sur Europe 1, l'ancien président du RC Toulon Mourad Boudjellal juge ce témoignage "très émouvant", avant de fustiger la réaction des responsables de la Fédération concernée. 

>> Écoutez l'émission Face aux auditeurs en intégralité sur Europe 1, dimanche soir de 20 heures à 21 heures

"Vous êtes responsable de ne pas savoir"

"J'ai été scandalisé par le dossier du patinage artistique", confie ainsi Mourad Boudjellal, critiquant ouvertement l'attitude du président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet, qui s'est longuement défendu dans les médias après l'éclatement de l'affaire et a d'abord refusé de démissionner - avant de s'y résoudre. "Quand vous êtes président d'une Fédération, même si vous ne saviez pas, vous êtes responsable de ne pas savoir. C'est la moindre des choses", lance l'ancien dirigeant du RCT. 

"Moi, sincèrement je suis président d'une Fédération, j'apprends qu'il y a un prédateur sexuel depuis vingt ans dans ma Fédération et que je ne l'ai pas vu, je dis : 'excusez moi, je m'en vais parce que je suis nul, je suis passé à côté.'", assure Mourad Boudjellal. "J'ai trouvé ce mec d'une indécence incroyable. Quand pendant vingt ans on avait un prédateur sexuel dans sa Fédération, soit parce qu'on l'a laissé faire, soit parce qu'on ne savait pas, on ne montre pas sa gueule à la télé, on s'excuse et on disparaît", martèle-t-il.

Un tel scandale pourrait-il éclater dans le rugby ? "Le harcèlement sexuel sur des mecs de 140 kilos, c'est assez rare", balaye d'abord Mourad Boudjellal. Quant aux postes occupés par des femmes au sein des clubs, l'ancien dirigeant assure avoir toujours eu une vigilance particulière au sein du club qu'il présidait. "J'ai eu un cas dans mes bureaux, il y a deux trois ans, et la personne a fait 24 heures (avant d'être remerciée, ndlr). Ce n'était pas très grave en plus, ça n'était que des photos."