Sarah Abitbol, Brian Joubert 2:20
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Mathilde Durand , modifié à
Sur Europe 1, l'ancienne patineuse se dit "étonnée" des propos de Brian Joubert, après que ce dernier a défendu le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG) Didier Gailhaguet, sommé de démissionner pour ne pas avoir pris de mesures contre l'entraîneur que l'ancienne championne accuse de viol. 

"Je ne m'attendais pas à tout ça". L'ancienne patineuse Sarah Abitbol commente mardi au micro d'Europe 1 l’enchaînement des réactions après la sortie de son livre Un si long silence. Dans cet ouvrage, elle accuse son ex-entraîneur Gilles Beyer de viols alors qu'elle était âgée de 15 à 17 ans.

Lundi, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a convoqué le président de Fédération française des sports de glace (FFSG) Didier Gailhaguet. Alors qu'elle lui a demandé de démissionner, ce dernier n'a pas encore accepté de le faire. Sur Europe 1, le patineur Brian Joubert avait d'ailleurs pris la défense du patron de la fédération. "On ne va pas non plus lui mettre sur le dos des faits graves que d’autres personnes ont pu commettre", avait-il déclaré. 

Sarah Abitbol se dit "étonnée" par les propos du patineur. "Je le connais très bien pour l’avoir croisé à la fin de ma carrière, lui démarrait mais nous avons fait beaucoup de spectacles ensemble. Et Brian ne m’a même pas envoyé un message de soutien par rapport à mon témoignage", confie l'ancienne athlète. "C’est surtout là-dessus que je suis étonnée. Après ce qu’il pense par rapport à la fédération c’est à lui de décider et de se responsabiliser aussi." 

>> Réécoutez l'interview de Brian Joubert ici 

"Il faut prendre des dispositions"

Pour l'ancienne championne, nul doute que le président de la Fédération était au courant des agissements de son ancien entraîneur Gilles Beyer. "Il y a eu des lettres à la fédération pour dire que cet homme était dangereux et qu’il fallait le tenir éloigné des mineurs", explique Sarah Abitbol. "Après, peut-être qu’il n’a pas pris la mesure des actes qui avaient été commis." Après la déclaration de la ministre des Sports lundi, Didier Gailhaguet avait reconnu "des erreurs, mais pas des fautes", sans annoncer son intention de démissionner. 

"Je pense que les proches doivent prendre une décision en leur âme et conscience", réagit l'ex-patineuse."Je pense qu’il faut prendre des dispositions et qu’il y ait un nettoyage de fait pour mettre les bonnes personnes au bon endroit."

"Un soulagement"

Mardi, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuels sur mineurs. Les faits commis sur Sarah Abitbol étant prescrits, l'objectif est d'identifier d'autres victimes potentielles. "Je ne m’attendais pas à tout ça, honnêtement", confie-t-elle. "Là les décisions sont prises assez rapidement, cela prend une ampleur incroyable. C’est un soulagement." Elle va également être reçue par Brigitte Macron dans les prochains jours.