Voeckler, symbole d’un cyclisme propre ?

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avec Alban Lepoivre et AFP , modifié à
TOUR - Les performances du coureur français sont associées à celles de la lutte anti-dopage.

Avec Thomas Voeckler, leader à une semaine de l’arrivée sur les Champs-Elysées, le Tour a peut-être retrouvé une virginité que les affaires de dopage lui avaient enlevée ces dernières années.

Inattendu maillot jaune, résistant dans les Pyrénées où il a tenu le rythme des cadors jusqu’au Plateau de Beille, l’étape phare, l’Alsacien soulève un espoir : et si le Tour 2011 était plus "humain" ?

"On voit des choses intéressantes"

Quelques données permettent de l’imaginer. La vitesse moyenne, d’abord. Ces dernières années, elle était de 41 km/h. Cette année, au second jour de repos, elle est de 41,3 km/h, mais il reste encore trois grosses étapes dans les Alpes mercredi, jeudi et vendredi qui devraient la faire baisser.

Ensuite, la montée vers le Plateau de Beille, samedi, montre clairement que la montagne n’est plus un terrain de jeu, mais un douloureux passage. "On voit des choses intéressantes, des coureurs qui ont mal aux jambes, qui grimacent, qui ne font pas la différence, et ça c’est intéressant", se félicite Thierry Bricaud, le manager de la FDJ.

Voeckler : "j’ai l’impression que les choses sont réalisables"

Et si on laisse parler les chiffres, on constate que Voeckler et Cie en 2011 (46’53) ont mis plus de trois minutes à monter que Marco Pantani en 1998, et presque autant que Contador et Rasmussen en 2007. Déjà peu prolixe à l'époque des grandes affaires, le peloton affiche toujours sa réserve au moment de commenter le dopage. Thomas Voeckler lui-même refuse d’être "le baromètre de la propreté du peloton".

"Je suis persuadé qu'il y a énormément de coureurs dans le peloton qui ont la même vision du vélo. Si on finit loin, il ne faut pas dire que c'est à cause du dopage ou l'inverse", estime le coureur d’Europcar, qui apporte tout de même de l’eau au moulin. "Je suis dans le milieu professionnel depuis une dizaine d'années et j'ai l'impression que des choses sont réalisables (maintenant) par des coureurs qui font leur métier de manière honnête, et ils sont très nombreux dans ce cas. Elles ne l'étaient pas forcément il y a dix ans", a-t-il ajouté.

"Des choses n’étaient pas logiques"

"Physiquement, les favoris ont l'air un peu moins bien", remarque pour sa part Yvon Madiot, directeur sportif de la FDJ. "Les écarts sont moins importants mais on retrouve les mêmes (à l'avant) plus Voeckler qui est en grande forme et qui a le maillot jaune".

"Des choses n'étaient pas logiques", tranche Jean-René Bernaudeau, le patron d’Europcar, l’équipe de Thomas Voeckler. "Le vélo, ce sont des attaques, des défaillances, des joies et des peines. Aujourd'hui on retrouve ça !"