Une L1 à 18 clubs, ça changerait quoi ?

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FOOT - La Ligue envisage d'abaisser le nombre de clubs dans l'élite pour une meilleure répartition économique.

C'est un vieux serpent de mer auquel s'attaque Frédéric Thiriez. Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé de remettre sur le tapis son projet de Ligue 1 à 18 clubs. Il a plaidé pour un retour de cette formule "au mieux pour la saison 2015-2016", mercredi, à l'issue de l'assemblée générale de la LFP, rapporte L'Equipe. Présentation d'une réforme autant appréciée que décriée.

Moins de clubs = plus d'argent. Il ne faut pas avoir fait "Maths spé" pour comprendre que les clubs de l'élite se répartiraient plus d'euros à 18 qu'à 20. Or, l'argent est le nerf de la guerre, et sur ce plan, la France est moins bien dotée que ses voisins, comme le rappelle le président de la Ligue. "Les Anglais réalisent 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, les Espagnols et les Italiens sont à 1,7 milliard d'euros chacun. Nous, on est à 1,3 milliard et la tendance est à la baisse...", confie-t-il dans les colonnes du quotidien.

Moins de clubs = moins de matches. Passer à 18 clubs, comme ce fut le cas durant la période 1997-2002, permettrait d'alléger le calendrier. "On gagnerait quatre journées, ce n'est quand même pas rien !", résume Frédéric Thiriez. "Les Allemands jouent à dix-huit en L1 et ils viennent de prendre la décision de descendre à 16 clubs en L2", ajoute-t-il. L'exemple est d'autant plus pertinent que 2013 a clairement été l'année de l'Allemagne, avec la finale de la Ligue des Champions entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, deux équipes au football alléchant.

Tentative avortée en 2003. Problème pour le président de la Ligue : il ne décide de rien. "Ma réponse n'a aucun intérêt. Il faut que les clubs soient d'accord. Ils devront se prononcer avant la fin de l'année pour une éventuelle entrée en application", explique-t-il à L'Equipe. Peu de temps après le retour à 20 clubs en 2002, Frédéric Thiriez avait tenté un retour en arrière. En vain. "Je n'avais pas été suivi", se souvient-il. A l'époque, 26 clubs sur 35 s'étaient prononcés contre. Mais la conjoncture a changé. "Avec la crise et la baisse des droits télé, nous ne pouvons plus évacuer le problème", argue-t-il.

Jean-Michel Aulas (930x620)

Aulas est partant. Deux présidents de clubs se sont engouffrés dans la brèche. Le Lyonnais Jean-Michel Aulas et le Nancéien Jacques Rousselot ont manifesté leur envie de voir la Ligue 1 diminuer en nombre. Si l'avis du premier n'est pas une surprise, celui du second l'est plus. Le passage à 18 clubs de l'élite aiguisera d'autant la concurrence en L2 pour y accéder. Or Nancy, 19e du dernier exercice, vient d'être relégué. "J'ai toujours privilégié l'intérêt général à l'intérêt particulier", se défend Jacques Rousselot. "Avec la crise que l'on subit, il va bien falloir trouver une solution", dit-il encore. Cette solution pourrait donc passer par un changement de formule. L'idée semble en tout cas faire son chemin chez les clubs professionnels, puisque Jean-Michel Aulas et Jacques Rousselot étaient contre cette idée il y a dix ans...