Turiaf: "Je suis un peu un Makelele"

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Propos recueillis par Antoine BANCHAREL , modifié à
Les Knicks en ont surpris beaucoup en devenant des favoris dans la course aux playoffs, mais se sont également fait peur, récemment, avec plusieurs défaites enregistrées. Avant de recevoir le redoutable Miami Heat ce soir, Ronny Turiaf nous donne son point de vue sur ses bonnes performances individuelles et la pression new-yorkaise.

Les Knicks en ont surpris beaucoup en devenant des favoris dans la course aux playoffs, mais se sont également fait peur, récemment, avec plusieurs défaites enregistrées. Avant de recevoir le redoutable Miami Heat ce soir, Ronny Turiaf nous donne son point de vue sur ses bonnes performances individuelles et la pression new-yorkaise. Ronny, vous êtes dans un très bon passage en ce moment : deux double-doubles, une pointe à 19 points, comment le vivez-vous ? Ça fait du bien, le coach compte sur moi, pour certaines performances et pour des tâches défensives contre les gros intérieurs adverses surtout. Ça fait plaisir et je vais essayer de continuer sur cette belle lignée. Ce fut un gros challenge de jouer contre San Antonio la semaine dernière ? C'est toujours bien de jouer contre une grosse équipe. Ils font toujours partie des meilleurs. J'adore jouer contre eux, surtout Tim Duncan, qui est mon joueur préféré, que j'ai regardé en grandissant... (il sourit). C'est toujours spécial de jouer contre son idole, ça a une certaine valeur. On est à la fois heureux et on ne veut pas se laisser faire non plus. Et puis c'est sûr qu'étant un joueur assez physique, le challenge est d'autant plus agréable à vivre ! C'est important d'être dans le cinq de départ, comme vous l'avez été récemment ? Non, ça ne change pas du tout ma motivation. Par contre, j'adore être dans le cinq de fin ! Mais on est une équipe qui s'adapte, ça dépend ce qu'il y a en face. S'il n'y a pas besoin de ma défense, contre les grands intérieurs qui peuvent marquer dos au panier, je serai peut-être amené à jouer un peu moins. Dans le cas contraire, c'est sûr que je vais jouer un peu plus. Tout dépend du match-up. Vous amenez beaucoup défensivement, dans une équipe qui a besoin de ça, comment aidez-vous à faire progresser le collectif dans ce domaine ? J'essaie de parler, d'être un joueur qui communique énormément et qui s'assure que tout le monde est au bon endroit au bon moment dans ce secteur. Un peu comme le milieu défensif au foot, qui récupère tous les ballons pour les donner aux autres en attaque. Je suis un petit peu un Yaya Touré, un Claude Makélélé ou un (Jérémy) Toulalan. C'est mon job ça. C'est difficile de maintenir ce rôle sur la durée ? Non, parce que je ne sais jouer au basket que de cette façon. Je joue dur, je parle, je suis présent pour mes coéquipiers. Et j'essaie vraiment de faire ça tous les jours "Les playoffs, c'est encore loin" Ça va être très important au moment des playoffs... Vous savez, on est loin des playoffs. Ce n'est que le milieu de la saison et il reste beaucoup de matches. Donc on doit rester concentrés sur aujourd'hui. On ne peut pas se permettre de penser plus loin. C'est ce que j'essaie de faire, personnellement. Parce que quand tu regardes trop loin, tu peux te perdre, surtout perdre de la concentration en fait. Je n'ai vraiment pas envie que ça arrive. N'est-ce pas à prendre en compte quand même ? Si, oui, bien sûr. En tant qu'objectif, c'est vrai. D'ailleurs, ça a toujours été notre objectif d'aller en playoffs. Par contre, je ne veux pas spéculer sur des choses comme la façon dont je vais m'adapter. Et puis on ne sait pas contre qui on va tomber encore : une équipe plus petite, plus grande ? C'est dans trois mois, les playoffs, c'est encore loin et confus pour moi... Ce que je veux dire, c'est que je dois rester concentré sur aujourd'hui. Est-ce difficile dans une ville comme New York, qui pousse ses Knicks pour leur retour sur la grande scène ? Pas pour moi. Je ne veux pas me laisser distraire et je dirai même que je ne suis pas là pour parler avec des gens qui se laissent distraire. S'il y a des joueurs qui se laissent distraire, et bien ils font leur vie et moi je fais la mienne. Compareriez-vous cela avec votre expérience aux Lakers, où la pression des playoffs est très grande aussi ? C'est vrai que, dans les deux cas, c'est un public qui attend beaucoup. Ce qu'il faut comprendre par contre, c'est qu'en tant que sportif de haut niveau, on attend déjà beaucoup de nous-mêmes... chaque joueur de basket est son pire critique, je pense. Donc à partir de ce moment là, la pression externe ne joue plus. Si les gens m'aiment tant mieux, sinon tant pis.