Toulouse avec la manière

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L.D. , modifié à
Le Stade Toulousain et le Racing-Métro 92 ont rappelé samedi que le rugby n'était pas l'exclusivité de la Coupe du monde en cette période de l'année. Le champion de France en titre et l'un de ses plus sérieux rivaux cette saison ont conclu la troisième journée du Top 14 par un match magnifique, éclairé par sept essais et remporté au bout du suspense par des Toulousains guidés par un McAlister inspiré (41-36).

Le Stade Toulousain et le Racing-Métro 92 ont rappelé samedi que le rugby n'était pas l'exclusivité de la Coupe du monde en cette période de l'année. Le champion de France en titre et l'un de ses plus sérieux rivaux cette saison ont conclu la troisième journée du Top 14 par un match magnifique, éclairé par sept essais et remporté au bout du suspense par des Toulousains guidés par un McAlister inspiré (41-36). Les absents ont toujours tort... Ceux qui n'avaient pas pris la peine de se déplacer au Stadium ce samedi pour assister à la dernière affiche de la troisième journée du Top 14 entre le Stade Toulousain et le Racing-Métro 92, peut-être déjà gavés de rugby en ce début de Coupe du monde comme le regrettait Pierre Berbizier, peuvent se mordre les doigts après s'être rongés les ongles de bon matin, assis dans leur canapé devant les premiers pas hésitants du XV de France en Coupe du monde. Car pour voir un match de rugby, un vrai, avec du jeu, des passes après contact, des défenses percutantes et un fil conducteur, tout ce qui a manqué aux Bleus samedi face au Japon, pas besoin de réveil, il fallait attendre ce milieu d'après-midi ensoleillé à Toulouse, où Poitrenaud, Jauzion, David ou McAlister d'un côté, Bobo, Winiewski ou encore Qovu de l'autre ont rappelé qu'ils auraient pu être en Nouvelle-Zélande en cette période de l'année... Ils sont bien là et le Top 14, obligé d'avancer sur une patte dans l'ombre de la Coupe du monde, ne s'en plaindra pas. Les spectateurs du Stadium n'ont plu, eux qui, malgré l'absence de nombreux internationaux dans chaque camp, ont assisté à une rencontre engagée et spectaculaire entre le champion en titre toulousain et l'une des formations les plus armées pour prétendre à sa succession, une affiche enlevée sur le fil par les Rouge et Noir (41-36). "Tous les matches que l'on a disputés là-bas ont eu le parfum des matches de haut niveau", rappelait dans la semaine le manager du Racing, qui s'attendait à ce que son équipe soit reçu avec la manière par le Stade Toulousain... Germain, la trouvaille de Berbizier Après avoir pris le score d'entrée grâce à un essai de Bobo à la conclusion au large d'un bon travail de fixations de ses avants (4e, 0-7), le Racing s'est souvenu du dicton courant dans la Ville Rose : « petite erreur, grosse conséquence ». Un ballon perdu au contact par Chavancy et 40 mètres plus loin Nyanga est dans l'en-but, un premier essai transformé par McAlister après deux drops dévissés et une première pénalité non-cadrée (13e, 7-7). Et ce n'est là qu'un début pour les Franciliens, venus par deux fois prendre des points dans le camp adverse grâce à la botte de Wisniewski (16e et 19e) mais punis en retour par deux nouveaux essais, signés de Jauzion (22e) et Poitrenaud (40e), comme deux récompenses offertes à des Toulousains désireux de jouer plus que jamais debout pour contrer la puissance francilienne. "Dès qu'on rend le ballon facilement, on se met en danger", ne pouvait que constater au micro de Canal+ Pierre Berbizier. Mais dès que le Racing met la main sur le ballon, c'est le Stade Toulousain qui souffre. Nouvelle démonstration sur cette accélération de Chavancy qui dépose Delasau pour envoyer Vakatawa à l'essai au retour des vestiaires (46e, 25-23). Toulouse est sous pression, moment choisi par McAlister pour retrouver un semblant de réussite au pied (57e, 28-23). Mais le Racing n'est pas en reste dans l'exercice avec... Germain, entré en jeu à la place de Fall (genou) en première période et promu buteur suite à la sortie de Wisniewski (crampes), qui redonne l'avantage à son équipe (66e, 28-29). Du nez pour Berbizier qui a mis la main cet été sur cet espoir berjallien, et du pied pour... Lorée qui se distingue lui en envoyant Cronje à l'essai d'un petit coup de patte (68e, 28-36). A bout de souffle les Toulousains ? Ils en donnent l'impression mais sur un dernier coup de rein, Poitrenaud réussit un crochet d'école pour envoyer Jauzion au doublé (74e, 36-36). Un quatrième essai transformé par McAlister (75e, 38-36), qui s'offre le luxe d'éclairer sa formidable prestation à l'ouverture par une dernière pénalité de 63 mètres (78e, 41-36), point final d'un combat de gladiateurs entre deux équipes que l'on devrait retrouver, au complet cette fois-ci, en phase finale.