Sessegnon et le discours du clash

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LIGUE 1 - Stéphane Sessegnon, qui veut quitter le PSG, tient un discours classique. Décryptage.

Stéphane Sessegnon n'est pas au Maroc où son club, le Paris Saint-Germain, affronte mercredi soir le WAC Casablanca en match amical. Le Béninois, en froid avec son coach Antoine Kombouaré, s'entraîne actuellement à l'Insep. Dans un entretien au Parisien, Sessegnon explique qu'il veut quitter le PSG, où il n'est plus titulaire cette saison. Un discours qui en rappelle d'autres...

"Je veux partir." A l'origine de chaque clash, il y a évidemment la volonté clairement affirmée de chaque joueur de changer d'air. Plusieurs versions sont possibles. Sessegnon a choisi la polie : "mon souhait est toujours de partir de Paris", dit-il.

L'été dernier, Hatem Ben Arfa avait été plus direct en déclarant à la fin d’un entraînement estival de l’OM : "je ne reviendrai plus !". Evidemment, le meilleur moyen de partir est encore de disparaître, en faisant grève ou en s'entraînant seul. Il s'agit toujours de mettre les dirigeants du club devant le fait accompli.

"J'ai été blessé." "Ceux qui me connaissent bien savent que, si j'ai été amené à agir ainsi, c'est parce qu'il s'est passé des choses graves avec le coach que je ne veux pas évoquer ici", explique Sessegnon. "A un moment donné, l'orgueil et la fierté sont devenus plus importants que le reste. J'ai été blessé par ce qu'a dit le coach".

Les "clasheurs" justifient souvent leur comportement par un événement déclencheur. Cela peut être une remarque acerbe récoltée à l'entraînement, mais aussi une prolongation de contrat non obtenue ou une promesse d'augmentation de salaire non tenue… En alternative classique à la "blessure", on trouve parfois le "manque de respect" ou encore la "trahison". Ainsi, à l'été 2009, Adil Rami, qui voulait déjà quitter le LOSC, avait avoué : "j’ai perdu confiance dans le staff technique. On ne m’a pas respecté." Un an plus tôt, Jimmy Briand, qui voulait rejoindre le PSG, avait déclaré : "je me sens trahi".

"Je suis une victime." Le clash, ce n'est jamais de la faute du joueur, toujours celle des dirigeants. "Je respecte tout le monde, et on doit faire pareil avec moi. Là, je suis une victime", plaide Sessegnon.

Avant lui, des spécialistes du jusqu'au-boutisme, comme Frédéric Piquionne, s'étaient déjà plaints du traitement infligé par leurs dirigeants. "On me prend pour un esclave qui n'a même pas le droit de donner son avis", s'était plaint l'attaquant des Verts à l'été 2009 lorsqu'il souhaitait rejoindre l'OL. L’"esclave" sera vendu à Monaco.

"Je dois progresser." Le joueur qui va au clash en est convaincu : il doit partir pour grandir. "Je veux pouvoir poursuivre ma progression et, pour cela, je dois partir", souligne Sessegnon, qui n’a pas de club dans son viseur.

Ce n’est pas toujours le cas. A l'été 2009, André-Pierre Gignac avait, lui, ciblé une destination : "ma progression passe par Lyon", avait-il déclaré. "On dit que le train ne passe jamais deux fois." Effectivement, le train lyonnais n'est jamais repassé et un été plus tard, "APG" a atterri à Marseille.

"Il n'y a pas d'autre issue." Même si Antoine Kombouaré lui a envoyé un message d'excuses, Stéphane Sessegnon explique qu'il ne fera pas machine arrière. "Cela ne me fera pas fléchir", indique-t-il.

Constante des "clasheurs", leur départ est irrévocable, il est même déjà acté. A l'été 2009, Franck Ribéry déclare : "ce sera le Real ou rien." Il se trouve que, in fine, ce fut le Bayern. La menace ultime, déjà entendue, notamment dans la bouche de Briand ou de Piquionne : j'arrête le foot. De fins négociateurs, ces footballeurs…