Rougerie : "cent ans qu'on l'attendait !"

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Propos recueillis par Sylvain LABBE, au Stade de France , modifié à
TOP 14 - Le capitaine de Clermont ne boude pas son plaisir après le sacre des siens.

TOP 14 - Le capitaine de Clermont ne boude pas son plaisir après le sacre des siens.Aurélien, qu'est-ce qui a fait la différence dans cette finale ?C'est beaucoup d'efforts pour quelque chose de très précis. C'est compliqué à exprimer. Ce qui a fait la différence ? Je crois qu'on a pris ce match par le bon bout, on a réussi à scorer sur nos occasions, on n'a pas vu un grand Porical et tout ça mis bout à bout, ça donne un résultat pour nous satisfaisant. On avait l'expérience de saisons un peu galères. Tout ça donne un groupe avec du caractère, avec de l'orgueil. Chacun a pris ses responsabilités aujourd'hui et on avait 23 capitaines sur le terrain.Quand avez-vous compris qu'elle ne pouvait plus vous échapper ?Jusqu'au bout il fallait être attentif parce qu'on savait ces Perpignanais dangereux en seconde période, on était prévenus, il fallait rester concentrés. "On a tellement pleuré, tellement versé de larmes..."Sur l'essai de Nalaga, le seul de la rencontre que vous initiez, on a l'impression que vous réclamez presque à tous vos coéquipiers de vous suivre. Vous vous en souvenez ?On l'avait un peu travaillé, ça fait partie de nos lancements et on l'a bien réalisé avec un bon leurre de Marius Joubert, une bonne passe de Brock, (Martin Scelzo passe en hurlant: « On est les Champions ! ») évidemment le travail indescriptibles des avants qui poussent... Non, je me moque, mais après je vais me faire engueuler (rires). On a réalisé une belle attaque en première main et « Naps » (Napolioni Nalaga) finit. On va peut-être le faire passer en troisième ligne, il ne fait plus que des picks and go (rires). On le branche avec ça...C'est comment un Brennus au touché ?C'est dur (rires). Non, plus sérieusement, il faut apprécier et partager ce moment avec tous ceux qui nous soutiennent, qui gravitent autour du club directement, ou indirectement, nos familles aussi, qui subissent un peu notre mode de vie pas évident parfois, voilà, c'est pour eux. C'est pour cette raison qu'on vous a vus faire durer le plaisir sur la pelouse après le coup de sifflet final ?Ça faisait cent ans qu'on l'attendait, donc faire durer le plaisir... Que voulez-vous, on était simplement content d'être là et de partager ça avec les gens. On était bien. On va le partager entre nous et puis demain dimanche, on aura l'occasion de revoir tout le monde. On a tellement pleuré, tellement versé de larmes, c'était le moment de récompenser tous ces gens pour leurs efforts et puis aussi pour les nôtres. "Tout le monde a été indispensable"En tant que capitaine, vous êtes fier de ce groupe ?Tout le monde a été indispensable tout au long de la saison, que ce soit dans ce championnat ou en H-Cup. C'est ce qui a forgé ce groupe, tout le monde était content, même s'ils n'ont pas participé directement. Et je les comprends, c'est douloureux, ça fait mal, surtout quand tu gagnes. On leur devait bien ça aussi. La route a été longue...Ce club avait besoin de renouveau, ça a commencé par l'arrivée d'un nouveau président (René Fontès) et d'un nouveau directeur général (Jacques Pineau), qui ont fait les choses correctement en restructurant le secteur marketing du club, qui en avait un grand besoin (sourires). Jean-Marc (Lhermet) a été nommé manager, ils sont allés chercher un entraîneur de qualité en la personne de Vern, qui a fait un peu son « shopping ». Il a gardé un noyau dur, dont il sentait qu'il avait du potentiel. Et à force de travail et de travail... L'année dernière, j'étais à la même place et je parlais de persévérance. Ce soir, ça a payé.