Pourquoi préférer le tennis féminin

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Nicolas Rouyer, à Roland-Garros , modifié à
ROLAND-GARROS - Quatre raisons de regarder la finale dames entre Maria Sharapova et Serena Williams.

Souvent vilipendé pour son absence de spectacle et la qualité approximative de son jeu, le tennis féminin avait pourtant fait le plein, jeudi, sur le Central de Roland-Garros. Ce sera encore le cas pour la finale, programmée à 15 heures, samedi. Rencontrés à chaud, au bord du court, certains spectateurs avaient peine à fournir une explication de leur goût pour le tennis féminin et semblaient surtout heureux d'être là ("Je vais chercher une glace, je vous réponds après"). Nous leur avons préparé un argumentaire béton pour défendre le tennis en robes et jupettes.

Plus esthétique. Les hommes n'ont pas l'exclusivité des beaux coups. Un revers long de ligne de Maria Sharapova vaut un coup droit claqué de Rafael Nadal. Souvent, on a même le temps de davantage les apprécier, la balle allant légèrement moins vite. Toujours au rayon esthétique, ces jeunes femmes savent y faire pour donner parfois au court des accents de podium. Comme d'autres, Victoria Azarenka avait ainsi assorti son vernis à ongles, bicolore, à sa tenue, orange et parme. Les changements de style étant permanents, on en vient même parfois à se demander qui et qui. Ainsi, lors du match du troisième tour entre la Polonaise Agniezka Radwanska et l'Allemande Dinah Pzifenmaier, la couleur des cheveux ne correspondait pas à la photo sur l'écran géant : la Brune était devenue blonde et inversement.

Plus imprévisible. Prenez Maria Sharapova. La tenante du titre, qui défendra son trophée samedi, avait concédé le premier set 6-0 lors de son quart de finale face à Jelena Jankovic, mercredi, avant de s'imposer en trois manches. Sa future adversaire, Serena Williams, elle aussi, était menée d'un break dans la dernière manche face à Svetlana Kuznetsova avant de l'emporter. Ces deux exemples mettent en lumière le tempérament des deux finalistes, deux immenses championnes, deux personnalités affirmées et deux ambassadrices modèles pour le tennis féminin. Avec elles, les mauvais coucheurs du tennis féminin, qui moquent souvent le manque de caractère des joueuses, en sont pour leurs frais.

Plus court. De prime abord, ce n'est pas toujours appréciable. Et pourtant, à Roland-Garros, les matches en cinq sets au couteau comme celui qui a opposé cette année en huitièmes de finale Stanislas Wawrinka à Richard Gasquet, sont des exceptions qui confirment la règle. La plupart du temps, l'affaire est conclue en trois sets par un joueur bien supérieur à l'autre : la litanie des jeux est alors longue… Chez les femmes, un match sans suspense, comme celui qu'a livré jeudi Serena Williams contre l'Italienne Sara Errani, a l'avantage de durer moins longtemps. Les matches au meilleur des trois manches, qui sont la règle chez les femmes et qui prévalent tout le restant de l'année chez les hommes, donnent de facto plus d'importance à chaque point.

Plus varié. L'adage "c'est toujours les mêmes" ne s'applique pas au tennis féminin, et spécialement à Roland-Garros. Ainsi, depuis le triplé de la Belge Justine Henin entre 2005 et 2007, cinq joueuses différentes ont inscrit leurs noms au palmarès de l'épreuve, avec même neuf finalistes différentes, aux morphotypes très divers. Dans le même laps de temps, ils n'ont été que quatre joueurs seulement à parvenir en finale : Rafael Nadal bien sûr, vainqueur à sept reprises en huit éditions depuis 2005, Robin Söderling, Roger Federer et Novak Djokovic. Le tennis féminin, c'est aussi la variété au niveau des nationalités. Ainsi, les dix premières joueuses mondiales sont toutes issues d'un pays différent. Avec le tennis féminin, on en voit toujours de toutes les couleurs.