OM : les pépites de Joey Barton

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FOOT - Le milieu de terrain marseillais a accordé un entretien au Parisien où il fait son auto-analyse.

Il a été l'une des révélations du début de saison de l'OM, sur le terrain, où, après sa longue suspension, il a livré des performances intéressantes, mais surtout en dehors où ses saillies sur Twitter détonent dans le milieu aseptisé du ballon rond. Dans le quotidien Le Parisien, l'un des plus fameux "bad boys" du foot anglais revient sur son passé, détaille sa personnalité et évoque aussi son coéquipier Andé-Pierre Gignac, dans un entretien étonnant qui regorge de formules gratinées.

"Jésus était le fils de Dieu, et ils l'ont crucifié. Et moi, je ne suis pas le fils de Dieu." Forcément, quand on arrive dans un pays avec une suspension de neuf matches pour avoir frappé un joueur, votre réputation vous précède. "Tu peux être parfait pendant 365 jours, te comporter honnêtement et dégoupiller pendant cinq secondes. Et les gens vont le voir à la télé et le dire : "c'est un méchant"." Barton oublie qu'il n'a pas toujours dégoupiller devant les caméras de télévision. En mai 2007, il avait frappé le Français Ousmane Dabo à l'entraînement et écopé de quatre mois de prison avec sursis.

"Quand j'ai mal agi, j'ai fait le choix de mal agir, ce ne sont pas mes parents, mon voisinage, mon passé qui ont mal agi à ma place." Barton, qui a grandi dans un quartier modeste de la banlieue de Liverpool, ne fait pas de son enfance difficile une explication à ses dérapages dans la vie. "Ta maison et ton quartier ne font pas de toi une bonne ou une mauvaise personne. (...) Dans notre société, beaucoup de gens blâment la pauvreté, la religion. Non, c'est n'importe quoi ! Moi, si je veux te faire mal, maintenant, je le fais !" Chercher des excuses, ce n'est pas le genre de la maison Barton.

"Playboy m'a changé, vers 14-15 ans." Alors qu'en février dernier, son coéquipier Loïc Rémy révélait n'avoir jamais lu un livre, Barton, lui, multiplie les lectures. Jeudi matin, il a ainsi twitté être "levé pour lire un autre livre sur Genghis Khan (fondateur de l'Empire mongol ndlr)". "Presque sûr que j'étais lui dans une autre vie", écrit-il.

Au moment de l'interview au Parisien, le 21 décembre, Barton explique qu'il était en train de lire un "bouquin sur le sous-commandant Marcos". "Je n'ai pas vraiment de cohérence, je peux aussi enchaîner sur du Disney." Selon l'Irlandais Tony Cascarino, cette accumulation de références tient du simulacre. "A mon avis, il tombe sur des idées, des phrases qu'il trouve brillantes et il les répète", déclarait l'ancien Marseillais dans un entretien au Journal du dimanche en septembre dernier. "On peut tous le faire. Ça ne marche pas avec moi. Derrière, il fait des choses tellement stupides. Ça n’a pas de sens."

"Parfois, je ne comprends pas moi-même." Entre réflexions sur les valeurs de l'éducation (il a un fils d'un an) et défense de figures ostracisées, comme Lance Armstrong, Barton perd régulièrement son auditoire. "Sur le fond, c'est impossible que tu me comprennes. C'est déjà impossible que ma femme me comprenne. Et parfois, je ne me comprends pas moi-même." Pas forcément rassurant.

"Faire l'éducation culturelle de Gignac, c'est comme diviser la mer Rouge à la manière de Moïse." Depuis son arrivée à l'OM, Barton l'Anglais, nourri de pop-rock, s'est lié d'amitié avec André-Pierre Gignac le Martégal. Et quand il s'agit de musique, les deux compères ne sont pas vraiment sur la même longueur d'ondes, comme l'ont déjà montré certains tweets un brin moqueurs de Barton.

"Ses potes ne mettent que cette m*** de Katy Perry. Le "Big man" est en train de perdre mon respect."

"Il fait cracher de la musique de fou dans la voiture. Quelqu'un connaît ? "APG" semble penser que c'est "couillu".

"Son sens de la mode n'est pas terrible, son sens musical n'est pas beaucoup plus développé. J'essaie de l'aider, mais il est sans doute déjà trop tard", déclare Barton à propos de son coéquipier. Cette vérité assénée n'empêche pas Barton de le surnommer affectueusement le "Big man" ou même "le Zlatan de l'OM". Barton, définitivement joueur aux deux visages et personnalité inclassable.

Ecoutez la revue de presse de Natacha Polony, qui évoque cette interview de Joey Barton (à 5'05") :