Nyanga: "Complètement fou"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Auteur de l'essai d'une victoire toulousaine (27-20 a.p.) au scénario le plus improbable face au BO dimanche, à Anoeta, qui ouvre de nouveau au Stade les portes des demi-finales de la H Cup, Yannick Nyanga, déjà décisif à Perpignan, savourait comme il se doit ce succès venu d'ailleurs. Au point de rééditer, bien involontairement cette fois, en salle de presse, son plongeon réalisé quelques minutes plus tôt sous les perches biarrotes.

Auteur de l'essai d'une victoire toulousaine (27-20 a.p.) au scénario le plus improbable face au BO dimanche, à Anoeta, qui ouvre de nouveau au Stade les portes des demi-finales de la H Cup, Yannick Nyanga, déjà décisif à Perpignan, savourait comme il se doit ce succès venu d'ailleurs. Au point de rééditer, bien involontairement cette fois, en salle de presse, son plongeon réalisé quelques minutes plus tôt sous les perches biarrotes. Yannick, un scénario pareil, ça ne s'invente pas ? Pour les cardiaques, en effet, ce n'était pas le meilleur des scénarios. Mais c'est clair qu'on est tous très contents parce qu'on a été chercher cette victoire très loin. C'est un match complètement fou: on mène 17-0 à la mi-temps et ils reviennent petit à petit. Malgré tout, on a su faire preuve d'énormément de solidarité ; le tournant du match se situe, je pense, notamment à cette mêlée à 14 contre 15, où on prend des pénalités, mais on décide de se mettre à 8 contre 8 pour éviter l'essai de pénalité ; ce sont les matches de haut niveau, ça nous sourit, ça tient à très peu de choses. On va quand même le savourer au moins une soirée, avant de se replonger dans le championnat. Comment expliquer cette baisse de régime en seconde période sans le moindre point inscrit ? Tout simplement parce qu'il y a une belle équipe en face aussi. Elle a du caractère et ça ne fait que mettre en valeur la qualité de notre première période. Mettre 17 points à Biarritz dans une mi-temps sans en rendre un seul, c'est une performance assez extraordinaire. Ils se sont réveillés et nous, on a vraiment eu du mal à mettre notre jeu en place et à sortir de notre camp. Je ne pense pas qu'on ait eu des ballons à se mettre sous la dent, ils nous ont tenu avec leur jeu au pied dans notre camp, mais le principal, c'est qu'on ait réagi malgré tout en prolongation. On a montré beaucoup de caractère, pourvu que ça dure. "On est champion de rien" N'est-ce pas la victoire d'une certaine maîtrise, retrouvée en prolongations ? C'est facile à dire parce qu'on a gagné, mais on ne faisait pas les malins (rires). Peut-être que le fait de courir après le score les a émoussés, le coup de moins bien qu'on a connu en début de seconde période, ils l'ont peut-être ressenti en début de prolongation, je ne sais pas. Sur le terrain, ce qu'on peut dire, c'est qu'on a rien lâché, on a tout donné. Prochain adversaire, le Leinster à Dublin, encore un déplacement... Prochain adversaire, c'est Toulon, au Vélodrome, et on va essayer de ne pas faire comme au Racing (défaite 43-21 au Stade de France). Sans parler de victoire, être cohérent dans notre jeu et il sera alors temps de se pencher sur le Leinster. A quoi pensez-vous au moment d'inscrire votre essai ? A ne pas laisser échapper le ballon (rires). Je pense que je ne serais pas rentré à Toulouse. Je me suis déjà fait chambrer, la prochaine fois, j'aplatirai normalement. J'ai vu les supporters, j'ai pensé aux amis, à la famille, c'était en tout cas beaucoup de libération pour nous les joueurs et tous nos supporters. C'est vraiment la victoire de tout un groupe. On vous voit pister Yachvili, les yeux rivés sur lui. Vous flairiez le bon coup à jouer ? Oui, je vois Jeannot (Bouilhou), qui monte et je vois Dimitri, qui ne regarde que son ballon. C'est un peu au bonheur la chance. On va monter cinquante fois dans l'année, on ne va pas le contrer et là, il a mis un peu plus de temps, sans doute due à la fatigue. C'est de l'abnégation et un peu de chance aussi. Quand je le contre, je ne sais pas où est le ballon et je me dis qu'il ne faut pas se gêner avec Jeannot et l'attraper. Une fois attrapé, c'est le bonheur ! Maintenant, on est champion de rien, on va la savourer parce que c'est une belle victoire, mais pas plus que ça. Le Leinster, comme futur adversaire, ça vous inspire quoi ? Ils ont vraiment dominé Leicester, il n'y a rien à dire sur le match ; ça va être un match énorme. On les a joués l'an dernier, chez nous, on les avait gagnés (26-16), mais ça va être encore pire qu'aujourd'hui. Vous finissez en apothéose un match débuté en tant que remplaçant, un statut que vous avez su sublimer sur ce match... On a toujours envi de plus parce qu'on est des compétiteurs. On a beaucoup de respect pour ceux qui débutent parce qu'on est une équipe et quand on rentre, on veut apporter notre pierre à l'édifice. Et on en veut encore et encore. Il faut des matches comme ça pour gagner petit à petit sa place et pour que surtout l'équipe continue de gagner.