Mexès taille patron

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Yannick SAGORIN , modifié à
A bientôt 29 ans, Philippe Mexès s'impose comme le nouveau pilier de la défense tricolore. Buteur vendredi contre le Luxembourg, le Romain d'adoption brille par sa solidité et sa constance depuis l'avènement de l'ère Blanc. La confiance d'un sélectionneur, voilà ce qui manquait manifestement à l'intéressé pour donner la pleine mesure de son talent en bleu.

A bientôt 29 ans, Philippe Mexès s'impose comme le nouveau pilier de la défense tricolore. Buteur vendredi contre le Luxembourg, le Romain d'adoption brille par sa solidité et sa constance depuis l'avènement de l'ère Blanc. La confiance d'un sélectionneur, voilà ce qui manquait manifestement à l'intéressé pour donner la pleine mesure de son talent en bleu. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis l'entrée en jeu du petit blondinet en lieu et place de Lilian Thuram un soir d'octobre 2002 à Malte. A l'époque, Philippe Mexès a tout juste 20 ans quand il endosse sa première cape bleue. Un baptême du feu qui appelle bien d'autres sélections pour ce champion d'Europe 2000 des moins de 18 ans. Du moins le croit-on alors. Il aura en fait fallu plus de huit ans à ce Toulousain de naissance pour se faire une vraie place en équipe de France. Huit ans et l'arrivée d'un sélectionneur bien décidé à mettre un terme à la loterie des défenseurs centraux. Là où Jacques Santini et Raymond Domenech ont multiplié les expériences plus ou moins vaines, Laurent Blanc a opté pour la stabilité, promouvant patron de son arrière-garde - brassard à l'appui - un joueur dont la dernière apparition sous les drapeaux s'était révélée catastrophique. Avec un but contre son camp et un penalty provoqué à son crédit lors d'un match de qualification au Mondial 2010 contre l'Autriche. Depuis sa prise de fonctions et ce match inaugural face à la Norvège, le "Président" ne s'est pas contredit une seule fois. Philippe Mexès est le cadre défensif qu'il a choisi pour l'équipe de France. Et l'association de ce dernier avec Adil Rami fait ses preuves match après match. "La ligne défensive est la base de toute équipe, et la charnière centrale en particulier. Il est rare de voir un défenseur central en plein match et ce n'est pas pour rien, souligne Philippe Mexès. Le fait qu'il y ait une vraie continuité à ces postes là depuis l'arrivée de Laurent Blanc contribue naturellement à notre solidité. D'autant que ça se passe très bien avec Adil." Depuis le bouillon pris à domicile contre la Biélorussie, en éliminatoires de l'Euro 2012, les Bleus sont sortis victorieux de leurs six duels, n'encaissant guère qu'un but. Contre l'Angleterre en match amical. Même le Brésil n'a pu franchir la muraille dressée devant Hugo Lloris et ça, Philippe Mexès n'y est pas étranger. Vendredi soir au Luxembourg, l'ancien Auxerrois a poussé le vice jusqu'à trouver la faille. Une première en sélection assortie d'une prestation probante en défense. "Je l'ai trouvé bon, dixit Laurent Blanc ce samedi à Enghien-les-Bains, dans le camp retranché de Tricolores qui affronteront amicalement la Croatie mardi au Stade de France. Le problème avec Mexès, c'est qu'on ne l'avait jamais vu à son vrai niveau en équipe de France. Moi, je l'ai déjà vu excellent en club, les Italiens vous le diront. Or aujourd'hui, il joue également à un niveau très intéressant en sélection." "Mon avenir en bleu est devant moi" Le déclic, le principal intéressé l'explique le plus simplement du monde: "J'ai connu plusieurs étapes en bleu, différents groupes et différents sélectionneurs. J'ai côtoyé la génération des champions du monde et champions d'Europe, c'était magique. Aujourd'hui, je retrouve le bien-être que l'on ressentait à l'époque. Le changement de staff y fait beaucoup, le fait qu'il n'y ait pas de prises de tête entre nous aussi. C'est important pour un joueur de ne pas se sentir oppressé." Et le défenseur de la Roma de préciser: "Je sais que mon avenir en bleu est devant moi et ça libère l'esprit. Laurent Blanc a eu un discours clair dès le départ. Il a su me mettre en confiance. Je suis donc plus à l'aise sur le terrain, je prends plus de risques et ne joue pas avec le frein à main. Un peu comme en club." Frais et dispos, c'est un Philippe Mexès radieux et serein comme jamais qui se livre désormais à la presse. Le nouveau patron des Bleus ? "Je fais partie des plus vieux, donc des plus expérimentés, mais on est tous au même niveau. J'ai 29 ans, donc j'ai des responsabilités à assumer. C'est plus facile pour moi aujourd'hui de rendre au sélectionneur la confiance qu'il m'accorde et de la mettre au profit de l'équipe", souffle-t-il, avant de reconnaître: "Peut-être que je n'étais pas prêt avant. Un match raté, un peu de pression, et tout s'enchainait très vite. Heureusement, on m'a toujours donné ma chance et je remercie chacun des sélectionneurs qui m'ont appelé pour ça." Pas question donc de renier son parcours en bleu - aussi chaotique fut-il - jalonné de 21 sélections seulement en huit ans. "Je ne regrette rien de mon passé en sélection, assure-t-il. Je ne serais pas là aujourd'hui si je n'avais pas eu ce parcours. C'est ce qui me rend fier aujourd'hui." Quant à son avenir en club, là encore l'horizon, bien qu'incertain, semble dégagé. "J'arrive en fin de contrat mais je ne me focalise pas là-dessus. J'ai d'autres priorités pour l'instant et je finirai pas arrêter mon choix en temps voulu. Aujourd'hui, j'étudie toutes les propositions qui s'offrent à moi. On parle beaucoup de Milan, c'est vrai, mais aussi de l'Angleterre ou d'un renouvellement de contrat à la Roma. Je n'ai pas encore tranché mais je suis tranquille." A voir ses dernières prestations en date, Philippe Mexès n'a effectivement aucun souci à se faire.