Leveaux, la tête hors de l'eau

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JO - Le nageur coaché par Philippe Lucas revient en force après un long passage à vide.

Après avoir touché le fond, Amaury Leveaux a réussi à sortir la tête de l'eau cette année. Le nageur de 2,02 m aux coupes de cheveux improbables sera une chance de médaille à Londres. Ce n'était pas gagné quand, début 2011, il atterrit dans les bras de l'intransigeant coach Lucas après plusieurs mois d'errance. Etourdi par la notoriété et l'argent, le Parisien avait privilégié durant cette période les couchers tardifs aux réveils à l'aube pour aller "bouffer du kilomètre" à la piscine.

"Je sortais un week-end sur deux"

"En moyenne je sortais un week-end sur deux, je sortais dans la semaine, le vendredi et le samedi", confessait-il dans L'Equipe, en avril 2011, quelques semaines après son arrivée dans la "Team Lucas", dans laquelle s'entraîne également Federica Pellegrini, l'ex-grande rivale de Laure Manaudou. Les résultats ne suivaient plus.

Le très rigoureux Philippe Lucas n'apprécie par ailleurs que très moyennement les pannes de réveil de son nouveau poulain, et passe le message dans la presse. "C’est un mec attachant, un bon mec même, mais pour boire une bière ou faire du shopping. Parce que travailler six heures par jour avec lui, c’est moins rigolo, quitte pour une cure de botox tous les ans !", a asséné le coach dans une interview au Figaro mercredi.

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Avec le temps, Amaury Leveaux se stabilise, et se remet au travail pour retrouver ses fastes passés : six médailles d'or glanées aux Championnats d'Europe petit bassin de 2008 et 2009, continuité de son bel été olympique avec deux médailles d'argent sur 50m nage libre et relais 4x100m.

Il se retire du 200 m

A l'approche de l'épreuve britannique, la résurrection est en marche pour le nonchalant nageur tricolore. Mais, face à une concurrence au top, Amaury Leveaux a été contraint de faire des choix. Encore juste, il fera finalement l'impasse sur le 200 m, préférant le 4x100 m, dont les séries et la finale se dérouleront le même jour, dimanche.

"On a décidé de lâcher le 200 m parce qu’il n’avait aucune chance", concède Lucas, peu concerné par les relais. "Ça ne m’intéresse pas. Je connais des gars qui ont été vice-champions olympiques avec le relais alors qu’ils valaient le 80e temps mondial. Mais Momo, comme c’est sa meilleure chance de médaille, c’est normal que ce soit son truc", glisse-t-il.

Le 50 m, "c'est pas de la natation"

A propos du 50 m, autre distance sur laquelle il est qualifié, l'entraîneur à la crinière blonde ne se fait pas moins saillant. "Il faut dire les choses : Momo, avec ses 21’’93, il n’est même pas en finale (du 50 m). Qu’il passe déjà en demi-finale, et on verra après. Et puis bon, c’est du 50 m, faut arrêter, c’est la loterie mon pote, c’est pas de la natation !"

Finalement, aujourd'hui, l'essentiel est sauf. Quatre ans après sa moisson d'argent pékinoise, Amaury Leveaux arrive à Londres avec de l'or dans les yeux. Quitte à être passé par des chemins de traverse...