Les paris sont ouverts

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T. P. , modifié à
FOOTBALL - L'Assemblée Nationale a voté l'ouverture à la concurrence des paris en ligne.

FOOTBALL - L'Assemblée Nationale a voté l'ouverture à la concurrence des paris en ligne. La Coupe du monde 2010 ne profitera pas qu'aux amateurs de football devant leur téléviseur. Face à leur ordinateur, les parieurs en ligne vont eux aussi pouvoir s'en donner à coeur joie. Dans les tuyaux depuis plusieurs mois, le projet de loi ouvrant à la concurrence le marché des paris en ligne, initialement prévu pour le 1er janvier, a été enfin adopté mardi par l'Assemblée Nationale. La perspective du Mondial en Afrique du Sud a convaincu les parlementaires de l'importance de ce texte qui, à moins d'un nouveau contretemps suite au recours déposé par le Parti socialiste auprès du Conseil constitutionnel, devrait être applicable le 7 juin prochain, quatre jours avant le match d'ouverture de l'épreuve. Certains opérateurs pourront donc proposer légalement, pour peu qu'ils aient acquis une licence auprès de l'Agence de régulation des jeux en ligne (Arjel), des paris sportifs, hippiques et jeux de casino à leurs internautes. Quel rapport avec le sport, et plus précisément les clubs de Ligue 1 ? "C'est une loi majeure pour l'avenir du sport français, dont les intérêts moraux et financiers ont été respectés, résume le président de la LFP Frédéric Thiriez. Pour la première fois en Europe, les sociétés habilitées à proposer des paris devront se rapprocher des organisateurs de compétitions pour déterminer les conditions dans lesquelles pourront s'effectuer ces paris. Ainsi, le risque de fraude sera réduit au maximum, ce qui préservera l'intégrité des épreuves, et nous bénéficierons d'un juste retour sur les profits générés, ce qui contribuera à la compétitivité des clubs professionnels et au développement du sport amateur." Une nouvelle manne financière pour les clubs En clair, les paris en ligne seront une nouvelle ressource pour les clubs de Ligue 1, jusqu'ici trop dépendants des droits TV négociés au prix fort lors du dernier appel d'offres, à hauteur de 680 millions d'euros par an entre 2008 et 2012. Interrogé par 20minutes.fr, le responsable du site Ruedesjoueurs.com Olivier Goulon estime qu'en matière de sponsoring, cela pourrait représenter une manne financière de "250 millions d'euros par an, pendant trois ans". ""Nous pouvons être fiers que la France adopte ce modèle innovant et protecteur, qui reconnaît le droit de propriété des organisateurs de compétitions. Ce cadre législatif précurseur est appelé à faire école en Europe", se réjouit encore Frédéric Thiriez. Des clubs comme l'Olympique Lyonnais, Monaco ou Toulouse, qui avaient arboré sur leurs maillots des noms de sites de paris en ligne avant même l'ouverture du marché, ne seront donc plus hors la loi la saison prochaine. Et quand on sait que le contrat de sponsoring des Gones avec l'opérateur BetClic se chiffre en millions d'euros, il est facile d'imaginer les retombées sur les finances des clubs, même les moins attractifs. Tout comme la LFP, la Fédération française de football (FFF) s'en félicite. Et compte anticiper les éventuelles dérives. "La mise en place d'un dispositif étoffé de prévention des conflits d'intérêt et la reconnaissance d'un droit de propriété dévolu aux organisateurs des manifestations sportives nous donnent une responsabilité particulière dont nous mesurons l'importance, indique la FFF dans un communiqué. Nous entendons l'exercer pleinement en étroite coordination avec la LFP."