Les clubs de L1 prônent le respect

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Olivier CHAUVET , modifié à
LIGUE 1 - Choqués par l'attitude des Bleus, les clubs sont plus stricts avec leurs joueurs.

Ligue 1 - Choqués par l'attitude des Bleus, les clubs sont plus stricts avec leurs joueurs. L'image désastreuse renvoyée par l'équipe de France lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud a marqué beaucoup de monde et notamment les présidents de clubs de Ligue 1 qui ont décidé de se montrer plus sévères à l'égard de leurs joueurs. Alors que la plupart des formations de l'élite ont repris le chemin de l'entraînement, de nouvelles règles vont ainsi être mises en place par certains dirigeants. Après son homologue du Stade Brestois, Michel Guyot, qui l'avait annoncé mardi dernier à la reprise de l'entraînement du club breton, le président de l'Olympique de Marseille, Jean-Claude Dassier, a déclaré lui aussi vouloir interdire le port du casque de musique en public, "lors des trajets entre le car et le vestiaire, et quand il y a du public" a-t-il ainsi confié à L'Equipe. "Il faut que le foot sorte de sa tour d'ivoire. Faire des efforts pour s'ouvrir à ceux qui sont à côté de nous. Ça passe par des signaux simples", explique le dirigeant phocéen conscient de la portée symbolique d'une telle mesure. Les joueurs, qui ont pris cette habitude, notamment lors de la descente du bus, pourraient ainsi s'exposer à des amendes. Certains dirigeants s'opposent en revanche à de telles règles jugées trop coercitives. C'est notamment le cas du président de Valenciennes, Francis Decourrière, qui estime qu'"avec une interdiction, on passe d'un excès à un autre". Même constat de la part du dirigeant lorientais Loïc Féry pour qui le casque permet au joueur "d'entrer dans sa bulle et de se préparer au match". Janot: "On veut nous cataloguer comme des abrutis..." Plutôt que les sanctions et les amendes, la plupart des clubs français prônent le dialogue avec les joueurs. C'est la voie qu'a choisie le président du Stade Malherbe de Caen, Jean-François Fortin, pour qui les joueurs ne sont pas les seuls responsables au sein d'une société où la notion de respect a perdu de sa valeur. Le dirigeant normand a ainsi confié à Europe 1 être surpris que les supporters le félicitent lorsque ses joueurs les saluent. "Dire bonjour, c'est être aux portes de l'exploit !", s'étonne-t-il. Conscients du malaise qui s'établit avec le public, certains joueurs ne sont pas en reste et réfutent l'image que l'on donne d'eux. Connu pour son franc-parler, le gardien de Saint-Etienne, Jérémie Janot, a ainsi tenu à réagir dans les colonnes du Parisien: "On fait des généralités. On veut nous cataloguer comme des abrutis avides de pognon et qui ne pensent qu'à aller voir les p... Oui, certains joueurs sont dans les clichés, mais c'est une minorité (...) Nous payons des impôts ! En quinze ans de carrière, en étant imposés à près de 50%, ça représente une somme. Quand on multiplie cela par 800 joueurs, on se rend compte que les footballeurs remplissent leur rôle". Pour la coqueluche du Stade Geoffroy-Guichard, les médias ne relaient pas assez les actions positives menées par les footballeurs: "Avec Loïc Perrin (défenseur de Saint-Etienne), nous venons de monter un complexe de foot en salle et de créer cinquante-cinq emplois". Une implication citoyenne et une conscience sociale que les présidents des clubs de Ligue 1 voudraient voir partager par l'ensemble de leurs joueurs. Le rappeur Rost s'insurge dans Bienvenue au club contre les joueurs qui se réfugient dans leur casque, évitant ainsi tout contact avec les supporters.