Lens, la fin des illusions

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Yannick SAGORIN , modifié à
Sauf renversement de situation miraculeux, le RC Lens évoluera en Ligue 2 la saison prochaine. Aujourd'hui à neuf longueurs du premier non-relégable, le club artésien, hôte de Bordeaux mercredi soir, est en tout cas condamné à la perfection d'ici à la fin de saison. Alors que l'atmosphère dans le vestiaire est électrique, le président Martel s'évertue néanmoins à tenir un discours apaisé, et rassurant...

Sauf renversement de situation miraculeux, le RC Lens évoluera en Ligue 2 la saison prochaine. Aujourd'hui à neuf longueurs du premier non-relégable, le club artésien, hôte de Bordeaux mercredi soir, est en tout cas condamné à la perfection d'ici à la fin de saison. Alors que l'atmosphère dans le vestiaire est électrique, le président Martel s'évertue néanmoins à tenir un discours apaisé, et rassurant... Les chiffres sont là, cruels et accablants pour le RC Lens. Depuis la quatrième journée de championnat, les Sang et Or n'ont pas su pointer au-delà du 16e échelon. Pire, ils ne sont apparus que six fois hors de la zone rouge en 34 levées. A la lumière de ce constat, difficile de ne pas condamner a priori le club du président Martel à la Ligue 2. Si le bilan n'est pas aussi catastrophique que celui d'Arles-Avignon, il ne permet pas en l'état aux Artésiens de prétendre au maintien, ces derniers accusant pas moins de neuf longueurs de retard sur Nice, Caen et Monaco, premiers non-relégable en vue. Avec une différence de buts défavorable qui plus est (-19 contre -14, -7 et 0). "Il ne faut pas se voiler la face. Il reste quatre matches. Mais au vu des résultats, on peut pratiquement dire que nous serons en Ligue 2 la saison prochaine", concédait Sébastien Roudet dans les pages de Nord Eclair ce week-end après le match nul des siens à Caen (1-1). Privés de succès en L1 depuis le 19 mars, les Lensois pourraient être officiellement relégués en L2 ce mercredi, en cas de faux pas devant Bordeaux conjugué à ne serait-ce qu'un match nul des trois rivaux suscités. "Mathématiquement on n'est pas encore en Ligue 2. Il y a encore 12 points à prendre et cela peut faire 43 points à la fin. On peut envisager de se maintenir avec ce total", rappelait tout de même Gervais Martel dernièrement sur les ondes de RMC. Sans conviction... De l'aveu même de Laszlo Bölöni samedi soir: "Il y a beaucoup de déception dans le vestiaire. Les joueurs sont abattus." Abattus, désabusés, voire frustrés, au point de se déchirer dans l'intimité des coulisses ? La Voix du Nord l'affirme en tout cas, rapportant une altercation musclée entre deux Lensois à Caen - Jemaâ et Bedimo manifestement. "Ce n'est rien du tout. On a parlé un peu fort et chacun a donné son point de vue, mais il n'y a pas eu de bagarre", assure cependant le premier. "C'était chaud, sans plus. Je préfère voir mes joueurs frustrés de la sorte. Ça prouve que le vestiaire est encore concerné et c'est plutôt une bonne chose", confirme le président Martel, qui a déjà désamorcé des conflits entre Démont et Kovacevic ou entre Akalé et Runje cette saison. "Une descente moins dure à gérer qu'en 2008", dixit Martel Maintenant, même si le vestiaire est encore concerné, c'est sans illusion aucune. Malgré son optimisme de façade, Gervais Martel avoue dans un entretien relayé sur le site de France Football qu'il a déjà tout prévu en cas de relégation. "Cette descente est embêtante, mais moins dure à gérer. Nous n'étions pas prêts la dernière fois (en 2008, ndlr). Il faudra faire avec les droits télés qui vont passer de 22 millions d'euros à 7,5 millions, souffle le patron lensois. Que certains arrêtent de dire que si nous ne nous maintenons pas en L1, nous descendrons en National. C'est faux. La politique sera de revenir à des choses basiques que nous n'avons pas su faire. Si le club descend en L2, nous devrons nous adapter. Il n'y aura pas un tsunami avec 50% des gens licenciés." Pour ce qui est de l'avenir de Laszlo Bölöni, appelé au chevet du club en janvier dernier après la démission de Jean-Guy Wallemme, Gervais Martel reste en revanche évasif: "J'ai besoin d'avoir une discussion, du temps pour réfléchir, de voir si nous sommes encore sur la même longueur d'onde. Il y aura sûrement une réorganisation sportive. C'est indéniable. J'ai besoin qu'au niveau de l'assise sportive, on reparte avec de l'EPO dans les veines de tout le monde, avec des gens qui s'investissent à 3000%. Personne n'est à l'abri de rien, clause ou pas clause." Et le président artésien de tracer enfin la future ligne directrice de son club: "Quelle que soit la division où nous évoluerons, nous repartirons avec une stratégie différente des années précédentes. Les jeunes sont là, ils existent en nombre. D'autres jeunes sont prêts. D'autres joueurs, en fin de contrat, vont quitter le RC Lens. On trouvera le bon amalgame, avec des têtes fraîches." En 2008, la même promesse avait été formulée. Et le RC Lens n'avait passé qu'une saison au purgatoire.