Le foot français à l’assaut du marché chinois

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Julien Froment , modifié à
BUSINESS - La LFP fera jouer le Trophée des champions le 2 août prochain, au Workers’ Stadium de Pékin.

C’était dans l’air du temps depuis quelques mois, c’est désormais officiel. La 19e édition du Trophée des champions, match qui oppose le champion de France au vainqueur de la Coupe de France, aura lieu en Chine, à Pékin. C’est la première fois que cette rencontre se déroulera sur le continent asiatique, après deux éditions en Amérique du Nord (Montréal 2009, New-York 2012) et trois en Afrique (Tunis 2010, Tanger 2011, Libreville 2013). Une première qui marque la volonté d’accroître la notoriété du football français à l’international, mais aussi d’assurer des rentrées d’argent à moyen et long terme.

La Ligue 1 en retard en Chine. Ce pari n’est pas gagné d’avance. La Ligue 1 a clairement un TGV de retard sur les autres championnats du Vieux Continent. Depuis déjà plusieurs saisons, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne ou encore l’Allemagne ont su imposer leur marque dans l’Empire du milieu. "Les matches de Ligue 1 sont peu diffusés", a d’ailleurs confessé le président d’United Vansen International Sport (UVS), M. Wang Hui, société qui organisera l’événement. "Mais avec le Trophée des champions et des clubs comme le PSG ou l’AS Monaco, j’ai bon espoir pour que la Ligue 1 se développe". Une Ligue 1 plus mature, plus attractive qui veut maintenant imiter ses grands camarades européens.

Supercoupe d'Italie

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Après la Supercoupe d’Italie (photo) et prochainement la Supercoupe d’Espagne, la France entre donc dans la danse et compte bien faire les yeux doux à la Chine. "C’est la deuxième puissance économique mondiale. Pour pénétrer le marché asiatique, il faut passer par la Chine", argumente au micro Europe 1 le directeur général de la LFP Jean-Pierre Hugues, "c’est un marché extrêmement important pour l’image du football français car il y a beaucoup de chaînes de télévision."

Une affaire d'image et de gros sous. Si le Trophée des champions sert "avant tout à la promotion de l’image du football français", affirme Jean-Pierre Hugues, la visée est surtout financière. "En termes bassement économiques, la Chine apporte la certitude de valoriser encore un peu plus nos droits internationaux dans le futur." Et d’ajouter : "Pouvoir dire qu’il commence à y avoir une image favorable et un intérêt du public chinois pour le football français, c’est un atout tout à fait important que nous n’avions pas précédemment."

Pour l’heure, seuls trois chaînes (LeTV, SINA, PPTV) retransmettent les rencontres. La LFP, qui vend ses droits aux pays étrangers pour 31,5 millions d’euros, compte bien faire gonfler cette somme lors du prochain appel d’offres, probablement à l’horizon 2015-2016.

Maillot de Reims en mandarin

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Metz en précurseur. Certains clubs l’ont compris bien avant la LFP. Le FC Metz par exemple a noué des liens privilégiés avec la Chine. "La Fédération chinoise de football nous a demandé de collaborer sur le développement de la formation de ses équipes élites", affirme Philippe Gaillot, directeur général adjoint du club. "On a aussi un programme de formation de cadres chinois chez nous, à Metz. Cela nous arrive donc de recevoir des joueurs ou des cadres."

D’autres formations comme le Stade de Reims ou l’AC Ajaccio n’ont pas hésité de leur côté à floquer leurs maillots en mandarin à l’occasion du Nouvel An chinois et du cinquantenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Mais pour que la Chine s’acoquine pour de bon avec le football français, il faudra lui vendre des stars. Signe qui ne trompe pas, lors du cocktail post-signature du contrat, le président chinois d’UVS a posé fièrement aux côtés du président Frédéric Thiriez avec des maillots du PSG et de l’AS Monaco…