Le GP de Turquie dans le rétro

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Thomas SINIECKI , modifié à
De la troisième victoire en quatre courses de Sebastian Vettel à la belle remontée de Kamui Kobayashi, en passant par les nouveaux déboires de Michael Schumacher et ceux - dans une moindre mesure - de Jenson Button, le Grand Prix de Turquie a été riche en rebondissements. Découvrez tout ce qu'il faut retenir de cette quatrième manche de la saison, marquée également par le premier podium de Fernando Alonso.

De la troisième victoire en quatre courses de Sebastian Vettel à la belle remontée de Kamui Kobayashi, en passant par les nouveaux déboires de Michael Schumacher et ceux - dans une moindre mesure - de Jenson Button, le Grand Prix de Turquie a été riche en rebondissements. Découvrez tout ce qu'il faut retenir de cette quatrième manche de la saison, marquée également par le premier podium de Fernando Alonso. LE MOMENT CLÉ : Le 1er tour Au vu du scénario un peu fou de ce Grand Prix, mieux valait se prémunir d'un matelas de sécurité pour Sebastian Vettel. Ce qui fut fait dans le premier tour, où le champion du monde a bénéficié à plein de son départ du côté propre de la piste. Plus exactement, il a surtout profité de l'autre côté - le sale donc - où Mark Webber s'est fait passer au départ par Nico Rosberg. Cette première boucle a donc permis de respecter la tradition dans les rangs de Red Bull: tout sourit à l'Allemand, pendant que son coéquipier australien est dans le dur. Même si Webber a finalement permis à Red Bull de décrocher son premier doublé de la saison, ses chances de victoire à Istanbul se sont sans doute envolées sur ce tour initial. Quelques secondes plus tard, Lewis Hamilton, au virage n°3, manquait sa tentative de dépassement sur Webber et se voyait relégué en 6e position. Pour l'Anglais aussi, ce premier tour a coûté très cher. DANS LE BAQUET DE : Jenson Button A l'instar de son coéquipier, Jenson Button peut regretter le déroulement de ce Grand Prix de Turquie, qui l'a vu finir à la même place que sur la grille, c'est-à-dire la sixième (comme Hamilton, parti et arrivé 4e). Pourtant un des seuls du top 10 à trois arrêts, avec Buemi et Kobayashi, le champion du monde 2009 n'en a pas vraiment profité en adoptant un mauvais timing. "J'ai senti que les deux derniers arrêts étaient trop tôt, j'espérais que les pneus tiennent encore, avouait ainsi Button sur le site de la F1. A la fin, j'ai essayé de tirer le meilleur de la voiture, mais ce n'était pas évident avec cette différence entre des pneus neufs et usés." Conséquence: le dernier relais s'est donc transformé en petit calvaire pour le Britannique, relégué à la 4e place du championnat du monde, avec 46 points. LA PERF : Kamui Kobayashi Parti au plus bas de la grille suite à une panne d'alimentation en Q1 samedi, Kamui Kobayashi a remercié les commissaires à sa façon. La direction de course, malgré son absence de temps en qualifications, l'a quand même autorisé à prendre le départ et le Japonais en a profité pour prendre un point au terme d'une folle remontée. Et pour embellir un peu plus encore son exploit, le méritant pilote Sauber a crevé lors de son deuxième relais... "Je n'ai pris qu'un point parce que j'ai perdu beaucoup de temps suite à cette crevaison survenue lorsque j'ai touché Buemi en le dépassant, regrettait ainsi le Japonais. Sans ça, je pense que j'aurais pu finir 7e." D'aucuns diront que Kobayashi fait le difficile. Mais peut-être est-ce simplement la recherche de la meilleure performance possible, ce qui ne dérangera pas Peter Sauber... LA STAT : 81 L'arrivée des pneus Pirelli a chamboulé le paddock, et le visage des courses de F1 avec. Après trois premières courses déjà largement animées par les arrêts au stand, le Grand Prix de Turquie a battu tous les records, avec un total de... 81 arrêts, toutes monoplaces confondues ! Dans cette masse, seul Jérôme d'Ambrosio a eu le "stop" un peu moins facile, avec deux arrêts. La majorité en a effectué quatre, tandis que Buemi, Barrichello, Sutil, Button, Kobayashi, Trulli, Karthikeyan et Kovalainen se sont arrêtés trois fois. Les cinq premiers (Vettel, Webber, Alonso, Hamilton et Rosberg) ont ainsi opté pour une stratégie à quatre arrêts, qui s'est donc avérée payante. La valse des mécaniciens ne devrait donc probablement pas s'arrêter de sitôt. Tant mieux pour le spectacle, même si les classements y perdent parfois en lisibilité. LA SORTIE DE PISTE : Michael Schumacher 8e sur la grille, "Schumi" n'est pas passé loin de terminer à un tour de Vettel. Le septuple champion du monde a terminé 12e à Istanbul, en dilapidant ses chances de bon résultat dès le début, avec un accrochage plutôt stupide avec Vitaly Petrov dès le deuxième tour de course. "Bien sûr, je ne suis pas satisfait de mon week-end, mais j'en suis responsable, avouait au moins Schumacher. Le contact avec Petrov a tout changé. Nos deux voitures étaient très proches, j'ai été surpris mais c'est avant tout ma faute." Après des qualifications plutôt moyennes, surtout au vu de la 3e place sur la grille de son coéquipier Nico Rosberg, Michael Schumacher est à 87 points de Vettel. C'est idiot de comparer par rapport au leader ? Peut-être, mais "Schumi" avait dit qu'il se battrait pour le titre, alors... LA PHRASE : "On s'est de nouveau amusé", de Fernando Alonso Fernando Alonso est enfin dans le rythme. L'Espagnol a décroché dimanche son premier podium de la saison, et mieux vaut tard que jamais. "Au vu de notre début de saison, c'est un grand résultat, admettait-il, soulagé. C'est génial d'être à nouveau à la lutte pour les premières places. La voiture a vraiment mieux fonctionné que sur les trois premières courses. On s'est de nouveau amusé." Et encore, le double champion du monde occupait la deuxième place, jusqu'à huit tours de la fin de la course. Même si Ferrari est encore loin de Red Bull, les progrès d'Alonso sont évidents. Les points perdus par le Taureau des Asturies sur ce début de saison pourraient toutefois coûter cher, puisque Vettel le devance de 52 points. Mais son dauphin, Lewis Hamilton, n'est qu'à 18 unités.