Le GP d'Abu Dhabi dans le rétro

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Y.S. et M.B. , modifié à
Du sacre de Sebastian Vettel au mauvais calcul de Ferrari, en passant par la déception de Mark Webber, la performance des pilotes du team Renault et le spectaculaire accrochage entre Michael Schumacher et Vitantonio Liuzzi, retrouvez en un coup d'oeil tout ce qu'il faut retenir du Grand Prix d'Abu Dhabi. Une dernière manche de l'exercice 2010 qui n'a pas manqué de piquant.

Du sacre de Sebastian Vettel au mauvais calcul de Ferrari, en passant par la déception de Mark Webber, la performance des pilotes du team Renault et le spectaculaire accrochage entre Michael Schumacher et Vitantonio Liuzzi, retrouvez en un coup d'oeil tout ce qu'il faut retenir du Grand Prix d'Abu Dhabi. Une dernière manche de l'exercice 2010 qui n'a pas manqué de piquant. LE MOMENT CLE : Le 15e tour Le Grand Prix d'Abu Dhabi ne s'est certainement pas joué dans ce 15e tour, tant la marge de manoeuvre du poleman Sebastian Vettel en tête de la course semblait large, mais le championnat du monde assurément. A cet instant des débats, Ferrari a en effet décidé d'appeler dans les stands Fernando Alonso par la voix de Chris Dyer, le premier stratège du cheval cabré. La raison de ce crochet prématuré ? La volonté de la Scuderia de coller à la tactique de course de Mark Webber, alors deuxième au classement général et considéré comme le rival le plus menaçant pour Alonso. Las pour l'Espagnol, la cible prioritaire était bien Vettel, lequel n'a changé ses gommes que bien plus tard. L'Australien, lui, n'a fait qu'attirer l'Asturien dans un inextricable trafic, dans les roues fuyantes d'un Vitaly Petrov insaisissable au volant de sa Renault. L'ancien double champion du monde n'a alors pu faire mieux que septième, relégué à 13 secondes de la quatrième place qui lui promettait le titre en cas de victoire de Vettel. DANS LE BAQUET DE : Vettel Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Sebastian Vettel n'a pas manqué de tirer profit de l'incroyable erreur d'appréciation de la Scuderia Ferrari, dimanche, à Abu Dhabi. Parti en pole position pour la dixième fois de la saison, le jeune Allemand a quasiment mené la course de bout en bout - tout juste dépossédé quelques tours de son leadership après son arrêt unique. "Pour être honnête, je ne savais rien avant de franchir la ligne d'arrivée, avouera après coup le nouveau champion du monde. Dans les dix derniers tours j'ai commencé à me poser des questions car mon ingénieur de course 'Rocky' (Guillaume Rocquelin, ndlr) me donnait des conseils pour m'aider à amener la voiture à l'arrivée. Je me disais: « Mais pourquoi est-il si nerveux ? Je dois être dans une bonne position ! »" Sur le circuit émirati, l'intéressé a ainsi décroché sa cinquième victoire de la saison, la dixième de sa carrière, mais aussi et surtout coiffé sa toute première couronne mondiale au terme de sa quatrième année en F1. A seulement 23 ans... LA STAT : 23 ans, 4 mois et 11 jours Pour ce dernier Grand Prix de la saison, les statistiques ne manquent pas. Impossible pour autant d'occulter celle-ci: 23 ans, 4 mois et 11 jours, soit l'âge de Sebastian Vettel, plus jeune pilote champion du monde de Formule 1. Un record de précocité qui, finalement, n'est que la suite de beaucoup d'autres. Le pilote Red Bull est également le plus jeune pilote à avoir marqué un point en championnat du monde, le plus jeune à avoir mené un Grand Prix, le plus jeune à avoir signé une pole position ou encore le plus jeune à avoir remporté un Grand Prix. Une suite logique qu'il va désormais devoir prolonger. Dans la famille "le plus jeune", il a déjà toutes les cartes en mains, mais évidemment, cela ne fait que commencer et il y a fort à parier que les familles "le plus grand nombre de pole positions", "de victoires" et "de titres" le font encore doucement rêver... LA PERF : Renault L'écurie Renault en tant que telle a peut-être déjà vécu mais le team cher à Eric Boullier a fait honneur à son losange aux Emirats Arabes Unis. Dimanche, pour le dernier rendez-vous de la saison, Robert Kubica et Vitaly Petrov ont tout simplement enregistré leur meilleur résultat d'ensemble de l'année, en terminant respectivement cinquième et sixième. Apparu trois fois sur le podium en 2010, le Polonais a eu le mérite de passer d'une 14e position consécutive à un départ poussif au top 5, quand son coéquipier russe a signé sa deuxième performance en carrière, après sa cinquième place obtenue en Hongrie. Bien inspiré d'avoir profité de la voiture de sécurité pour s'acquitter de son passage obligatoire dans les stands au premier tour, Petrov s'est par ailleurs distingué en tenant la dragée haute au potentiel champion du monde Fernando Alonso. Il faut dire que Renault avait de nouveaux arguments à faire valoir ce week-end à Abu Dhabi, et notamment un nouvel aileron qui aura conféré aux R30 une vitesse de pointe supérieure à celle des F10 notamment. LA SORTIE DE PISTE : Schumacher A quelques centimètres près, le Grand Prix d'Abu Dhabi 2010 accouchait d'un drame. Dès le deuxième virage, tandis qu'il s'attaquait à son propre coéquipier Nico Rosberg, Michael Schumacher a perdu le contrôle de sa Mercedes, partant en tête-à-queue pour se retrouver percuté de front par la Force India de Vitantonio Liuzzi. "J'ai eu peur. Vu de l'intérieur, c'était très impressionnant", a admis l'ancien septuple champion du monde à l'issue de la course, frôlé par la roue avant gauche de la monoplace indienne. Cette péripétie a toutefois eu le mérite de profiter à son partenaire. A l'entrée en piste de la voiture de sécurité, Nico Rosberg s'est précipité aux stands et a finalement terminé le Grand Prix en quatrième position. L'une de ses meilleures performances de la saison. LA PHRASE : "J'avais une chance unique", de Mark Webber Red Bull championne du monde des constructeurs avant même la dernière course de la saison à Abu Dhabi, il restait le titre de champion du monde des pilotes à attribuer. Sebastian Vettel, Fernando Alonso, Lewis Hamilton et Mark Webber ont abattu leur dernière carte dimanche, avec le succès final de Vettel. Une déception amère pour tous les autres, principalement pour l'Australien, coéquipier du plus jeune champion de l'histoire. Amère parce que dans la plupart des écuries, il aurait été favorisé depuis belle lurette. Amère parce que Red Bull a marqué une nette préférence pour Vettel et enfin amère parce qu'une telle opportunité de devenir champion ne se représentera peut-être plus. "J'avais une chance unique mais ça n'a pas marché. C'est malheureux. On était si près du sommet. Si j'étais là avec une possibilité de gagner le Championnat, j'imagine que c'est parce que j'ai réussi quelque chose de bien cette saison. Vettel a réalisé de grosses performances au bon moment. Je les félicite, lui et l'écurie", conclut un Webber fair play mais qui pourrait bien avoir du mal à digérer cette déconvenue.