La presse espagnole euphorique

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Alexandre MISPELON , modifié à
REVUE DE PRESSE - Les médias espagnols s'enflamment après la performance de la Furia Roja.

REVUE DE PRESSE - Les médias espagnols s'enflamment après la performance de la Furia Roja. "Si le football est un écueil de sentiments, l'Espagne c'est le pied. Si le football est une question d'art et d'héroïsme, l'Espagne est l'équipe à suivre". Cette petite citation d'El Pais est l'exemple parfait de l'enthousiasme espagnol après la qualification historique de la sélection nationale pour sa première finale de Coupe du monde. Tout le pays est en fête au lendemain d'une victoire étriquée mais méritée face à l'Allemagne (1-0), équipe la plus impressionnante du tournoi jusque-là, mais qui a oublié de jouer dans cette rencontre. Et justement cette "démonstration" incite la presse espagnole à l'optimisme avant la finale contre les Pays-Bas. "Ne dites pas Espagne, dites gloire", titre El Mundo, "les meilleurs du monde", pour Marca. As rend hommage aux sept joueurs du Barca présents sur la pelouse en titrant "Visca España", le "Viva España" catalan. L'heure est à l'enthousiasme et à la fête. Puyol et Pedro, héros espagnols Concernant les acteurs du match, il n'y a pas de doute possible: Puyol est le héros de la soirée. Plus connu pour ses tacles et son esprit combatif, Carles Puyol, auteur du but victorieux d'une tête rageuse sur corner, focalise l'attention des journaux et des télévisions. El Mundo titre "Coeur de lion, tête mythique" et encense ensuite le vétéran de la défense centrale: "Qui s'est élancé au point de penalty ? Michael Jordan ? Superman? Non, simplement Puyol, avec des suspensions aux mollets et une cape d'invincibilité". Le journal catalan Mundodeportivo affirme lui que "seul Puyi pouvait marquer, c'est un symbole". On n'oublie pas non plus la grande surprise de cette demi-finale, Pedrito, "Pedro atomique", "Pedro sensationnel". Le jeune catalan, titularisé pour la première fois en sélection nationale, a séduit le public, qui ne tient donc pas compte de son manque de lucidité en fin de match, lorsqu'il a oublié Torres sur une occasion qui aurait pu permettre de tuer le match. El Mundo salue ainsi sa performance : "C'est un joueur inexpérimenté qui arrive à attendrir avec son jeu. Avec ses 1m69 et les manches longues de son maillot, il s'est promené entre les tours de la défense comme un touriste qui erre entre les gratte-ciels de la cinquième avenue new-yorkaise. Cependant, son attitude sur le terrain n'avait rien à voir avec une simple promenade". La presse catalane quant à elle met surtout en lumière les sept joueurs du FC Barcelone, Puyol, Piqué, Xavi, Busquets, Iniesta, Villa et Pedro, présents dans le onze de départ de Del Bosque. Pour Sport, "La victoire espagnole est celle de l'ADN du Barça". "La meilleure sélection de la planète" L'Espagne en finale de la Coupe du monde, cela conduit à l'optimisme dans la péninsule ibérique. Marca s'enflamme et annonce même que les joueurs espagnols sont "les meilleurs du monde, et dimanche, les champions du monde". Même refrain pour AS : "Nous sommes maintenant la meilleure sélection de la planète, à laquelle il reste un petit pas pour compléter l'oeuvre la plus grande de son histoire". Outre la victoire et la qualification, c'est la manière qui a le plus marqué la presse. On peut donc retrouver de multiples commentaires comme: "L'équipe qui joue le football le plus attractif et audacieux de la planète", "un ballet rouge que la balle nourrit, et qui donne mal aux coeurs des adversaires", "elle a livré une démonstration, elle a joué en costume de soirée", "le Kamasutra du Football", "l'Allemagne a succombé à la dictature que lui a imposé l'Espagne avec la possession du ballon". El Mundo compare même l'Espagne 2010 au Brésil 1970. "Avant, il y avait le Brésil de 1970. Bientôt, il y aura l'Espagne de 2010 qu'on évoquera comme modèle ultime d'un sport transformé en art grâce à des joueurs comme Xavi, Iniesta, Alonso et les autres magiciens". Dans un tel climat d'euphorie, la presse espagnole a peut-être oublié un détail. Il reste encore un match à la Furia Roja pour être définitivement sacrée meilleure équipe du monde. Un titre que les Pays-Bas ne comptent pas leur offrir dimanche.