L'OM boit la tasse

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Yannick SAGORIN , modifié à
Jamais Evian-Thonon et ses déclinaisons passées ne s'étaient offert un club de l'élite, c'est désormais chose faite ! Dimanche, en 32e de finale de la Coupe de France, le club haut-savoyard a dominé Marseille à Annecy (3-1), grâce à des buts signés Barbosa, Sagbo et Bérigaud. Un revers qui n'est pas pour rassurer l'OM, dixième club de L1 évincé dès son entrée dans la compétition ce week-end.

Jamais Evian-Thonon et ses déclinaisons passées ne s'étaient offert un club de l'élite, c'est désormais chose faite ! Dimanche, en 32e de finale de la Coupe de France, le club haut-savoyard a dominé Marseille à Annecy (3-1), grâce à des buts signés Barbosa, Sagbo et Bérigaud. Un revers qui n'est pas pour rassurer l'OM, dixième club de L1 évincé dès son entrée dans la compétition ce week-end. Ce n'est pas un mince exploit qu'a réalisé Evian-Thonon ce dimanche à Annecy. Sur un terrain gorgé d'eau et rapidement transformé en bourbier, les Haut-Savoyards, pensionnaires de National il y a quelques mois encore et actuels leaders de L2, ont pris la mesure du champion de France sortant, un OM qui disputera dans deux mois les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Le contraste était saisissant avant le coup d'envoi, il est bien moins net ce soir après 90 minutes d'explications entre les deux équipes. Pour ce premier match de l'année civile, Didier Deschamps n'avait pas jugé bon de faire appel à Cissé et Fanni, sur le retour, malgré les suspensions de Kaboré et Diawara. En conséquence, c'est N'Diaye qui avait hérité du couloir droit dans l'arrière-garde phocéenne, au côté d'une charnière centrale composée de Mbia et Heinze. La précision est d'importance, car après un début de rencontre à l'avantage des visiteurs, les Evianais vont très vite faire la différence aux dépens du jeune Marseillais. N'Diaye sur tous les fronts Après avoir manqué d'un cheveu l'ouverture du score d'une tête expédiée sur la barre transversale de Westberg, alors parti à l'aventure loin de sa ligne (8e), N'Diaye s'illustre par ses absences tandis que les locaux s'évertuent à jouer long dans le dos de la défense olympienne. Des errements payés au prix fort, puisqu'il en coûte deux buts à l'OM en première période. Sorlin trouve d'abord côté droit Barbosa, son ancien compère montpelliérain et rennais, pour l'ouverture du score (1-0, 12e). Puis Bérigaud en fait de même dans la foulée à l'attention de Sagbo. Le tout à une touche de balle (2-0, 16e). Ainsi breaké après un gros quart d'heure de jeu seulement, Marseille peine à réagir. Et c'est de nouveau N'Diaye qui se distingue, par sa maladresse cette fois, en décochant à bout portant une reprise trop enlevée sur une remise impeccable de Rémy (44e). A la pause, la marque reste donc nettement favorable aux Haut-Savoyards. Ce qui pousse Didier Deschamps à lancer un quatrième attaquant dans la bataille, Jordan Ayew, pour épauler son frère André, Brandao et Rémy. Cheyrou fait alors les frais de ce remaniement, et les effets ne tardent pas à se faire ressentir. Brandao, en pivot, bute d'abord sur Westberg (50e), puis Lucho touche à son tour du bois sur une reprise du plat du pied consécutive à un centre ras de Rémy (52e). Des efforts qui finissent par se concrétiser au tableau d'affichage puisque sur un centre tendu de Jordan Ayew, le malheureux Cambon coupe la trajectoire du ballon et le dévie dans ses propres filets (2-1, 59e). Trois précédents en 30 ans Marseille relancé, Evian-Thonon ne baisse pas pavillon pour autant et continue de procéder en contre, à l'image de Farina qui échoue dans son duel face à Andrade (65e) ou de cette triple occasion manquée par Roufosse, Bérigaud et Adnane, devant un portier brésilien au style décidément peu académique mais diablement efficace (80e). Bérigaud, pourtant, s'entête à raison et achève la bête phocéenne. A la retombée d'un centre d'Adnane, le milieu de terrain évianais clôt la marque de la tête et fait se lever comme un seul homme le Parc des Sports d'Annecy (3-1, 86e). "On a fait preuve de naïveté défensive", concèdera après coup Didier Deschamps sur l'antenne d'Eurosport. Une naïveté d'autant plus dommageable que l'OM était tenu ce dimanche de se rassurer, après une fin d'année 2010 calamiteuse marquée notamment par une défaite et quatre matches nuls consécutifs en championnat. Vainqueur de la Coupe de France à 10 reprises par le passé, Marseille n'a du reste pas pour habitude de s'incliner dès son entrée en lice dans la compétition - les Olympiens n'ayant essuyé cet affront que trois fois ces 30 dernières années (en 1980 contre Cannes, en 1997 face à Lille et en 2005 devant Angers). A leur décharge, les Phocéens ne sont pas les seuls représentants de l'élite à être tombés si bas ce week-end. Les 32e de finale de la Coupe de France ont fait cette saison 10 victimes parmi les clubs de L1. Un record.