Hantz redonne du goût à Bastia

  • Copié
Mathieu JAHAN , modifié à
Quelques mois après l'avoir quittée bon dernier, le Sporting club de Bastia a déjà officialisé ses retrouvailles avec la Ligue 2 la saison prochaine au terme d'une expérience en National parfaitement maîtrisée. Leader depuis la 14e journée, le club corse caracole en tête du championnat à six journées du décompte final. Une réussite attribuée en grande partie à l'entraîneur, Frédéric Hantz, arrivé dans un club au bord du précipice, il y a tout juste un an.

Quelques mois après l'avoir quittée bon dernier, le Sporting club de Bastia a déjà officialisé ses retrouvailles avec la Ligue 2 la saison prochaine au terme d'une expérience en National parfaitement maîtrisée. Leader depuis la 14e journée, le club corse caracole en tête du championnat à six journées du décompte final. Une réussite attribuée en grande partie à l'entraîneur, Frédéric Hantz, arrivé dans un club au bord du précipice, il y a tout juste un an. A l'abord de la 36e journée de National vendredi dernier, deux scénarios assuraient au Sporting club de Bastia la remontée officielle en Ligue 2 au coup de sifflet final. Les Corses devaient soit s'imposer à Fréjus Saint-Raphaël soit compter sur un faux-pas strasbourgeois à Luzenac. C'est finalement la deuxième version qui a prévalu, les Alsaciens étant allés concéder le partage des points dans l'Ariège (1-1). Du coup, même tenu en échec à Fréjus (1-1), le Sporting, avec 16 points d'avance sur un Racing, 4e, à qu'il ne reste que cinq rencontres à disputer, dispose d'une avance trop importante pour être éjecté du top 3. La Ligue 2 effectuera donc son retour à Furiani au stade Armand Cesari la saison prochaine. Leader depuis la 14e journée de championnat, avec une avance de huit points sur son dauphin Guingamp, à six journées du décompte final, le parcours bastiais paraît a priori sans embûche. Le chemin comportait pourtant quelques obstacles. Comme lorsque le 6 juillet 2010, une décision de la DNCG relègue administrativement le club corse en CFA, quelques semaines seulement après la descente sportive en National. Le déficit de 1,2 million d'euros est alors comblé par des aides financières des collectivités locales et le 23 juillet, le Conseil fédéral de la Fédération française de football autorise le SCB à évoluer en National pour la saison 2010-2011, malgré le refus préalable de la DNCG lors du passage en appel du club. "La peur de disparaître était réelle. Cette peur du vide a créé une solidarité", expliquait ainsi Frederic Hantz, entraîneur du club, dans les colonnes de L'Equipe la semaine dernière. Hantz et Bastia regoûtent ensemble au succès Un technicien arrivé donc au chevet du club en mai 2010 pour succéder à un Faruk Hadzibegic en échec sur l'île de Beauté. Intronisé, pour ses débuts d'entraîneur professionnel, à la tête de l'équipe du Mans en décembre 2004, l'Aveyronnais d'origine détone d'abord par ses méthodes. Hantz surprend avec des préparations étranges, des reprises d'entraînement du 1er janvier à 6h ou des causeries d'avant-matches dans le noir. Il fait alors figure de véritable ovni dans le ciel de la L1 et jouit d'une réputation de novateur dans le domaine managérial. Ses résultats acquis en deux saisons et demie dans la Sarthe, ponctuées d'une remontée en Ligue 1 et de deux demi-finales de la Coupe de la Ligue, parlent alors en sa faveur. Mais une moitié de saison plus tard à Sochaux et un licenciement en prime viennent remettre en cause la recette Hantz qu'une expérience manquée de six mois au Havre, un an plus tard, ne rattrape pas. L'épopée bastiaise pourrait néanmoins lui redonner du crédit et Nancy, confronté au départ de Pablo Correa, se serait d'ailleurs déjà manifesté pour l'enrôler dès la saison prochaine. Mais lié jusqu'en 2012 avec le Sporting, Hantz semble vouloir profiter de cette spirale joviale retrouvée: "Je suis heureux de toucher mon Graal dès la première année. Cela nous fait gagner du temps. Je vis ma saison la plus pleine car j'évolue dans une ambiance extraordinaire. Je me sens bien à Bastia. Pourquoi partirais-je ?". Une osmose que le coach soulignait à nouveau à Corsematin, au terme de la rencontre à Fréjus, le maintien alors en poche: "J'ai envie de dire merci aux élus qui ont donné le coup demain nécessaire pour que le Sporting ne meure pas. Je veux rendre hommage à mes dirigeants qui ont toujours fait confiance au sportif et puis évidemment à mes joueurs, les acteurs. La saison a été extraordinaire depuis le début par rapport à leur écoute, leur capacité de travail, leur sérieux. Je pense aussi à nos supporters qui encore ce soir (vendredi, ndlr) ont donné une leçon de soutien"."Tout ce qui ne tue pas rend plus fort" énonçait ainsi Nietzche. La maxime paraît, en tout cas, s'accorder avec les destins de Bastia et de Hantz.