Gallas et Evra enfoncent Domenech

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Olivier CHAUVET , modifié à
Entendus lundi au siège de la FFF, les deux Tricolores n'ont pas épargné l'ex-sélectionneur.

Entendus lundi au siège de la FFF, les deux Tricolores n'ont pas épargné l'ex-sélectionneur. Chaque jour apporte son lot de révélations sur l'ambiance qui régnait en équipe de France ces derniers mois et le fiasco de la Coupe du monde 2010. William Gallas et Patrice Evra avaient rendez-vous lundi au siège de la Fédération française de football pour s'expliquer sur les événements de Knysna et l'épisode du "bus de la honte", comme l'a qualifié le président intérimaire de la FFF Fernand Duchaussoy. Les deux Tricolores, qui ont apparemment joué un rôle très actif dans la mutinerie des Bleus, ont été auditionnés par les membres de la mission d'information, auparavant appelée commission d'enquête, qui avait été créée le 16 juillet dernier pour faire toute la lumière sur cette affaire. Placée sous la responsabilité de Jean Lapeyre, directeur général en charge des affaires juridiques de la FFF, elle est composée de Laurent Davenas, Jacques Riolacci et Patrick Braouezec. Pour les deux joueurs, Raymond Domenech est le principal responsable de ces événements. "Il ne nous parlait plus. Il n'échangeait qu'avec le capitaine", a ainsi expliqué Gallas cité par Le Parisien. Selon les Bleus, l'ancien sélectionneur ne souhaitait plus échanger et discuter avec les joueurs. "Celui qui s'opposait à lui dégageait", ont-ils confié. De son côté, Raymond Domenech a pu donner sa version des faits la semaine dernière par téléphone, depuis son lieu de vacances, alors que Nicolas Anelka n'a pu encore être joint par la Fédération. Verdict vendredi La parution des insultes de l'attaquant de Chelsea à son encontre en une de L'Equipe n'ont pas choqué plus que cela l'ex-patron des Bleus, qui, selon ses anciens joueurs, était "joyeux" et plaisantait avec Jean-Pierre Escalettes, le jour même de la publication. Écoeurés par cette attitude, Gallas et Evra ne manquent également pas d'égratigner l'ancien président de la FFF : "Il n'est jamais venu nous encourager dans le vestiaire, notamment avant France–Uruguay" (le premier match de poule des Bleus qui s'est terminé par un nul 0-0). S'ils ont rejeté la faute sur leur sélectionneur et leurs dirigeants, les Tricolores ont également admis leur part de responsabilité. "On était coupés de la réalité", ont-ils plaidé. Selon eux, des joueurs auraient même envisagé de ne pas jouer le dernier match de poule face à l'Afrique du Sud ! Bien décidés à "assumer leur bêtise", ils entendent cependant bien poursuivre l'aventure avec l'équipe de France. La mission d'information remettra jeudi son rapport à Fernand Duchaussoy. Le lendemain, un Conseil fédéral extraordinaire décidera éventuellement des sanctions disciplinaires à prendre.