Gallas charge Domenech

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D. A. (avec AFP) , modifié à
Le défenseur se fait très critique envers l'ancien sélectionneur dans les Inrockuptibles.

Le défenseur se fait très critique envers l'ancien sélectionneur dans les Inrockuptibles. "Le vrai problème, c'est le sélectionneur". Après les déclarations peu fracassantes de Patrice Evra, Thierry Henry ou encore Eric Abidal, William Gallas a choisi de sortir de son silence de façon bien plus offensive. "S'il y a eu fiasco, il y a des raisons. Et pour moi il ne faut pas se voiler la face : elles viennent de l'entraîneur", juge l'international français dans une interview à paraître dans les Inrockuptibles, jeudi. S'il juge qu'il n'a "pas été bon", à l'image de ses coéquipiers, le défenseur tricolore assure que "le coach n'a pas été bon non plus" et que les "entraînements n'étaient pas au niveau. Vous pouvez avoir les meilleurs joueurs du monde dans votre équipe, si vous n'avez pas l'entraîneur qu'il faut, vous n'aurez pas de résultats", souligne-t-il pour expliquer le fiasco de l'équipe de France lors du Mondial 2010 (élimination au premier tour) notant au passage qu'il aurait mieux fallu "jouer avec deux attaquants". "Domenech n'était pas ouvert" Défaillant sur le plan technique, Raymond Domenech l'a également été dans sa relation avec les joueurs. "Il y a vraiment eu un problème de communication", estime William Gallas. "Domenech n'était pas ouvert. Beaucoup de joueurs ne pouvaient pas parler avec lui. C'était mon cas", confie le défenseur qui a disputé les trois matches avec les Bleus en Afrique du Sud. L'épisode des insultes de Nicolas Anelka à l'encontre du sélectionneur ne serait ainsi que la conséquence "d'un ras-le-bol qui durait depuis plusieurs semaines". Des relations tendues dont Gallas avoue avoir lui-même fait l'amère expérience. Déçu de ne pas avoir hérité du capitanat alors que Thierry Henry, détenteur du brassard jusque là, se retrouvait sur le banc, William Gallas, vice-capitaine durant l'Euro-2008, regrette la "façon dont cela s'est passé". Tandis que Patrice Evra se voyait promu nouveau capitaine des Bleus lors du match amical face au Costa Rica le 26 mai dernier, l'ancien Gunner - en fin de contrat avec Arsenal -, se serait vu rétorquer par Domenech: "de toute façon, tu ne seras pas un bon capitaine'". Un traitement qui expliquerait le mutisme du défenseur français jusque là. "Au bout d'un moment, on ne parle plus. Moi, je ne parlais plus, explique-t-il, j'écoutais, je faisais ce qu'il me disait." "Il n'y avait pas de clans" A contrario, entre les joueurs, "il y avait une très bonne ambiance. Il n'y avait pas de clans". Ainsi, l'idée de ne pas disputer l'entraînement au lendemain de l'exclusion de Nicolas Anelka du groupe France, le 20 juin, aurait-elle été prise à l'unanimité. "Tout le monde [était] d'accord pour boycotter l'entraînement. Les cadres n'ont pas du tout mis la pression. Nous voulions tous protester contre la décision prise par le coach et la Fédération", confie Gallas assurant que le sélectionneur avait refusé d'entamer le dialogue avec Nicolas Anelka après l'incident. Alors que Laurent Blanc, qui a officiellement pris la succession de Raymond Domenech vendredi dernier, entend insuffler un nouvel état d'esprit à l'équipe de France, quitte, sans l'avouer, à se passer de certains anciens cadres, William Gallas, 32 ans (84 sélections) n'a semble-t-il pas tiré de trait sur sa carrière en Bleu. "J'ai envie. J'ai toujours envie. Mais il n'y a que le terrain qui peut décider..."