Et si Alonso allait chez Red Bull ?

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avec AFP , modifié à
F1 - Les spéculations vont bon train autour de l'avenir d'Alonso, actuellement chez Ferrari.
Alonso avec Webber (930x620)

La F1 est en pause jusqu'au 25 août prochain. Mais son mercato, lui, bat son plein. Le week-end dernier, il a même rebondi d'une manière inattendue. Alors que le baquet Red Bull que va lâcher l'Australien Mark Webber pour aller courir en endurance la saison prochaine semblait promis à son compatriote Daniel Ricciardo (Toro Rosso) ou plus sûrement au Finlandais Kimi Räikkönen (Lotus), un troisième larron a fait immersion dans le débat : ni plus ni moins que l'Espagnol Fernando Alonso (ici aux côtés de Webber, photo ci-dessus). Oui, le double champion du monde, pourtant en contrat avec Ferrari jusqu'en 2016. A l'origine de cette folle rumeur estivale, la rencontre dans le paddock de Budapest entre l'agent d'Alonso, Luis Garcia Abad, et le patron de l'écurie autrichienne, Christian Horner. Officiellement pour évoquer Carlos Sainz Jr, fils de et autre poulain d'Abad. Mais si on avait parlé du pilote Ferrari ? Europe1.fr détaille pourquoi un ticket Alonso-Red Bull ne serait pas si farfelu.

Vettel avec Alonso (930x310)

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Il y a de la friture sur la ligne avec Ferrari. Seulement cinquième du Grand Prix de Hongrie dimanche, Alonso a ouvertement regretté les performances de sa monoplace, qui disposait d'un ancien package, les derniers ajustements effectués sur celle-ci n'ayant pas porté leurs fruits. "Cet été, nous devons faire le pas supplémentaire que nous aurions dû faire avant Silverstone", a insisté Alonso, dans des propos repris sur le site Autosport. Lundi, le président de Ferrari, Luca di Montezemolo, l'a repris de volée dans un communiqué publié sur le site officiel de la Scuderia. "On a toujours demandé à tous les grands champions qui ont conduit pour Ferrari de placer les intérêts de l'équipe au-dessus des leurs. C'est le moment de rester calme, d'éviter les polémiques et de montrer de l'humilité et de la détermination dans sa contribution, aux côtés de l'équipe, à la fois sur la piste et en dehors." Ce tirage d'oreille, opéré le jour du 31e anniversaire d'Alonso, avait semble-t-il un double sens : non, tu ne dois pas critiquer l'équipe aussi ouvertement. Et non, l'époque n'est certainement pas à aller voir ailleurs.

Alonso et Vettel (930x620)

Alonso veut gagner un troisième titre. Si Alonso a répété être heureux avec Ferrari, sa faim de titres n'a pas été rassasiée depuis son passage chez la Scuderia. Certes, il est passé tout près à deux reprises, en 2010 - 2e à 4 points - et 2012 - 2e à 3 points - mais, à chaque fois, il a été devancé par Sebastian Vettel, bien parti cette saison pour décrocher une quatrième couronne de rang. Après 10 des 19 Grands Prix de la saison, Alonso n'est que troisième, à 39 longueurs de "Baby Schumi". Et il n'a plus gagné depuis le mois de mai et son Grand Prix national, à Barcelone. S'il veut décrocher un troisième titre de champion du monde cette année, et rejoindre ainsi dans la légende Sir Jackie Stewart et Ayrton Senna, Alonso va devoir cravacher lors de la dernière partie de saison. A 31 ans, le natif des Asturies sait qu'il ne lui reste pas beaucoup de temps pour réussir la passe de trois. Triple champion du monde des constructeurs en titre, Red Bull semble capable de lui fournir l'arme pour réussir. Pour améliorer la monoplace (et calmer Alonso ?), Ferrari a annoncé lundi le débauchage de chez Lotus de James Allisson, nommé directeur technique en charge du châssis. Sera-ce uffisant ?

Alonso connaît bien Renault. En 2005, Alonso décrocha son premier titre de champion du monde à l'âge de 24 ans avec Renault, avant de récidiver la saison suivante. C'est peu dire, donc, que l'Espagnol est resté attaché à la marque au losange. Vendredi soir, le pilote Ferrari a même été vu entrant chez Renault F1, motoriste de Red Bull : pour évoquer la gloire passée ou l'avenir espéré ?

Vettel en Hongrie (930x620)

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Red Bull a besoin de faire sa pub. Et un, et deux, et trois, et bientôt quatre ? Red Bull et Sebastian Vettel alignent les titres mondiaux. Mais cette domination, marque d'excellence, manque peut-être un peu de piquant. Red Bull, en recherche permanente de coup de pub, sur terre comme dans les airs, pourrait être tenté d'enrôler Alonso aux côtés de Vettel pour former la paire de pilotes en activité la plus titrée du XXIe siècle. Interrogé sur cette éventualité, le boss de l'écurie, Christian Horner, a simplement déclaré : "ce serait intéressant. Evidemment, il y a quelques pilotes qui ont exprimé un intérêt pour le baquet, comme vous pouvez l'imaginer." Sans dire clairement si Alonso en faisait partie...

Mais... Evidemment, il faut remettre tour ce ramdam Alonso-Red Bull dans son contexte. Depuis l'annonce du départ de Webber, Red Bull aurait semble-t-il jeté son dévolu sur Kimi Räikkönen. Mais les agents du Finlandais se montreraient un peu gourmands... Faire part de l'intérêt d'Alonso pour le baquet peut être une façon habile pour Red Bull de rappeler que rien n'est acquis pour "Iceman". Et mettre un peu le souk chez un adversaire pour le titre n'a jamais fait de mal... Quant à Alonso, entretenir la rumeur d'un départ, même par omission, permet de mettre la pression sur Ferrari alors que le championnat va entrer à Spa dans une période décisive. Après la collaboration houleuse avec Lewis Hamilton chez McLaren en 2007 (et le titre perdu pour un point aux dépens de Räikkönen), on voit mal Alonso prendre le risque d'aller partager la vedette (et la meilleure monoplace ?) avec Vettel. Pour l'instant, c'est difficile à imaginer. Mais c'est aussi très excitant.