Dur, dur d'être entraîneur

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LIGUE 1 - Après le limogeage de Wallemme, deux entraîneurs passés par là racontent.

Le RC Lens est avant-dernier du classement de Ligue 1. Les mauvais résultats des sang et or ont eu raison de leur entraîneur, Jean-Guy Wallemme, remplacé dimanche par Lazlo Bölöni. Même constat pour Michel Estevan, licencié en début de saison par le club d'Arles-Avignon. Quand les résultats ne sont plus là, les entraîneurs sont souvent les premiers fusibles. Pour Europe1.fr deux coachs, déjà licenciés par le passé, ont accepté de raconter leurs expériences.

"C'est un échec"

Actuellement consultant pour Canal +, Elie Baup fait partie des vétérans sur les bancs de la Ligue 1. Après avoir entraîné plusieurs clubs, il se retrouve à Bordeaux en 1997. Il fait gagner un titre de champion de France et une Coupe de la Ligue aux Girondins. En 2003, il est licencié pour mauvais résultats.

Elie Baup garde un souvenir indélébile de cette expérience. "On garde ça au fond de soi. On s'en souvient toute sa vie", explique l'ancien coach à Europe1.fr. "C'est un échec. Comme quand on gagne des titres, on est associé aux victoires et quand l'équipe marche mal, c'est un échec personnel".

Une pression permanente

Alain Perrin a lui aussi connu cette mauvaise expérience. Limogé par Saint-Etienne et Marseille, l'actuel entraîneur du club qatari d'Al-Khor raconte la pression du métier. "On sait que nous avons une obligation de résultats. En cas de manque de résultats, j'ai toujours pensé qu'on avait toujours deux à trois mois devant nous avant que les choses ne se gâtent. C'est une épée de Damoclès qui est suspendue en permanence au-dessus de nos têtes. Donc on l'accepte".

Et que dire après la chute… Alain Perrin s'en souvient : "c'est plus dur une fois qu'on est limogé. On se retrouve avec un grand vide". Et de conclure : "on était à 200 % dans ce métier. On pense en permanence à cela et puis tout d'un coup, il n'y a plus rien. Il y a une forme d'injustice qui vous frappe".

Mais comme dans n'importe quelle profession, les entraîneurs doivent retrouver du travail. Elie Baup avance quelques conseils : "l'essentiel, c'est de pouvoir rebondir et toujours chercher à être performant". Et de conclure "Ça peut aussi être un aiguillon. Avant, on avait pour habitude de dire qu'on devenait un bon entraîneur quand on avait été licencié une fois en cours de route. Ça fait partie de l'expérience de l'entraîneur".