Del Potro, roi de New York !

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un véritable exploit! Juan Martin Del Potro s'est adjugé lundi son premier tournoi du Grand Chelem. Pour l'occasion, l'Argentin s'est emparé du scalp du numéro un mondial, Roger Federer, au terme d'une finale complètement folle. Il aura fallu 5 sets au nouveau prince de New York pour se défaire du Suisse (3-6, 7-6, 4-6, 7-6, 6-2), lequel n'avait plus perdu à Flushing Meadows depuis 2003.

Un véritable exploit! Juan Martin Del Potro s'est adjugé lundi son premier tournoi du Grand Chelem. Pour l'occasion, l'Argentin s'est emparé du scalp du numéro un mondial, Roger Federer, au terme d'une finale complètement folle. Il aura fallu 5 sets au nouveau prince de New York pour se défaire du Suisse (3-6, 7-6, 4-6, 7-6, 6-2), lequel n'avait plus perdu à Flushing Meadows depuis 2003.Il y a un an, Juan Martin Del Potro venait à peine de se faire connaître en signant le tube de l'été 2008 durant lequel il avait remporté trois tournois à la suite dont deux sur la tournée américaine. Douze mois plus tard, l'Argentin, qui soufflera ses 21 bougies dans huit jours, a réussi la performance de remporter son premier titre du Grand Chelem à l'US Open alors qu'il n'avait jamais atteint la finale d'un tel événement auparavant. Stoppé in extremis en demi-finale à Roland-Garros par Roger Federer au printemps dernier, Del Potro a pris sa revanche sur le Suisse qu'il n'avait jamais battu lors de leurs six précédents. Un Federer qui restait sur 41 succès consécutifs à Flushing Meadows où son règne quinquennal a subitement pris fin lundi soir. Dernier bourreau du n°1 mondial à New York, David Nalbandian a trouvé son successeur six ans après en la personne de son jeune compatriote. Au lendemain de sa démonstration de force face à un Rafael Nadal certes diminué, Del Potro a renversé le maître du circuit pour remporter son premier Majeur, et certainement pas le dernier. Avant de pénétrer sur le court Arthur-Ashe, le natif de Tandil avait conscience de sa tâche, lui qui n'avait pris que trois jeux au Suisse en début d'année en quart de finale de l'Open d'Australie. "Je vais devoir tout faire parfaitement pour battre Roger aujourd'hui." D'autant plus qu'en face de lui, Federer, quasiment intouchable depuis son sacre à Roland-Garros, avançait sereinement vers sa 21e finale en Majeur, record absolu, tout comme ses 15 titres qui en ont découlé. La perfection, Del Potro en était assez loin en début de match mais, au fil des jeux, il a su élever son niveau de jeu pour rendre coups pour coups à Federer qui redoutait chez son adversaire le fait qu'il n'ait "rien à perdre". Sans doute bien aidé par l'expérience de ces grands rendez-vous, Federer entre le mieux dans la partie. Profitant des approximations du Sud-américain, le n°1 mondial se détache d'entrée (3-0) avant de gérer son avantage jusqu'au terme d'une première manche à sens unique qu'il conclue sur un ace (6-3). Del Potro mène danseBien plus précis que son rival, Federer ne relâche pas la pression et, bien aidé par les trop nombreuses fautes adverses, débute le deuxième set exactement comme le premier (2-0). A 3-1, le Bâlois manque même deux occasions d'effectuer un double break sans doute synonyme de deux sets à rien. Au lieu de cela, le septième duel entre les deux hommes va prendre une toute autre tournure. Alors qu'il sert pour le gain de la manche à 5 jeux à 4, et qu'il mène 30/0, Federer connait son premier couac de la finale. Enfin à son vrai niveau, Del Potro lâche mines sur mines et aligne quatre points de rang pour revenir à hauteur. Sur sa lancée, le sixième joueur mondial empoche le tie-break sur un décalage de coup droit qui laisse Federer sans réaction (7-6). Après avoir mis une manche et demie à prendre la mesure de l'événement, Del Potro devient petit à petit le patron sur le terrain. Désormais plus solide dans le bras de fer du fond de court, le protégé de Franco Davin pense avoir fait le plus dur lorsqu'il s'empare de l'engagement du Suisse pour mener 4-3 dans le troisième set. Sauf qu'à cet instant le gaucho est un petit peu rattrapé par l'enjeu. En plus de dilapider immédiatement son avance, Del Potro se procure une occasion de refaire le break à 4-4 qu'il ne concrétise pas, puis va offrir la manche sur un plateau à Federer en servant deux double-fautes, dont une sur la balle de set (6-4). Souvent dominé dans l'échange, Federer s'en sort très bien en reprenant l'avantage dans cette finale inédite. Federer à deux points de la victoireMais ce n'est pas fini. Del Potro semble dans un premier temps parti pour voir l'histoire se renouveler dans la quatrième manche quand il breake le premier, pour mener 3-2, avant de se faire remonter (4-4). Plus agressif en retour, n'hésitant pas tenter des coups de fusil en coup droit sur deuxième balle, l'Argentin passe tout près de rendre les armes quand, à 5-4 pour Federer, il se retrouve mené 15/30 et donc à deux points de s'incliner. Oubliant le contexte, «Delpo» serre le jeu pour écarter le danger avant, quelques minutes plus tard, de disputer, et enlever, son deuxième tie-break du match. Remonté comme une pendule, au point de taper dans la main des spectateurs du premier rang dans la foulée d'un point exceptionnel conclu par un passing en bout de course millimétré le long de la ligne, le Sud-américain, comme à Roland-Garros en mai, pousse le maître à disputer un cinquième set (7-6). Très vite, le combat physique tourne à l'avantage du plus jeune. Marqué par la perte de la quatrième manche, Federer a de plus en plus de mal à tenir la cadence dans l'échange. Del Potro en profite pour se détacher rapidement, non sans avoir écarté une balle de debreak lors du troisième jeu (3-0). Plus rien ne peut l'arrêter, pas même les tentatives de la dernière chance de Federer qui capitule sur sa mise en jeu à l'issue d'une balle de match marathon à l'image de la rencontre (4h06). Le revers hors des limites du court du Suisse provoque l'explosion de joie du Sud-américain qui étend ses 198 centimètres sur le court (6-2). En larmes au moment de s'exprimer dans sa langue natale devant la foule, «Delpo» a conscience de ce qu'il vient de réaliser. L'accolade avec celui qu'il vient de priver d'un seizième titre en Grand Chelem ponctue merveilleusement bien cette finale exceptionnelle. Vainqueur de deux Majeurs cette année, et finaliste dans les deux autres, Federer est bien le meilleur tennisman de 2009. Et Del Potro peut-être bien celui du futur.