Chavanel, enfin !

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Régis AUMONT , modifié à
La patience de Sylvain Chavanel a enfin été récompensée. A 31 ans l'un des cyclistes français les plus forts de sa génération a décroché, dimanche à Boulogne-sur-Mer, son premier maillot bleu-blanc-rouge sur la course en ligne. Très costaud, le coureur de Châtellerault a réussi un numéro assez époustouflant pour s'imposer en solitaire sur un parcours usant. Troisième juste derrière Anthony Roux, le favori et tenant du titre Thomas Voeckler s'est avoué vaincu.

La patience de Sylvain Chavanel a enfin été récompensée. A 31 ans l'un des cyclistes français les plus forts de sa génération a décroché, dimanche à Boulogne-sur-Mer, son premier maillot bleu-blanc-rouge sur la course en ligne. Très costaud, le coureur de Châtellerault a réussi un numéro assez époustouflant pour s'imposer en solitaire sur un parcours usant. Troisième juste derrière Anthony Roux, le favori et tenant du titre Thomas Voeckler s'est avoué vaincu. C'est une juste récompense. Sylvain Chavanel, l'un des coureurs français les plus doués de sa génération, a enfin réussi à remporter les Championnats de France de la course en ligne, dimanche après-midi sous le beau soleil de Boulogne-sur-Mer. Trois fois titré sur le contre-la-montre (2005, 2006, 2008), le natif de Châtellerault aura donc attendu ses 31 ans - il soufflera ses 32 bougies jeudi prochain -, pour remplir l'un de ses gros objectifs de carrière. Et ce titre, Chavanel se l'est offert seul, en réalisant une immense performance. Accompagné du seul Jérôme Pineau au départ des 234 kilomètres qui composaient cette 99e édition, le coureur Quick Step a été le grand bonhomme de la dernière heure de course. Celle-ci, très débridée dès le départ donné dans un brouillard à couper au couteau, a d'abord fait la part belle à une vingtaine d'échappés, parmi lesquels un Pierre Rolland très en vue. Mais au fil des kilomètres, les différentes tentatives collectives échouaient tour à tour, et lorsque Chavanel décidait de partir en contre-attaque à trois tours de l'arrivée la physionomie changeait. "J'ai fait un sacré numéro" Son accélération, à une petite quarantaine de kilomètres de l'arrivée, laissait sans réaction Thomas Voeckler, le grandissime favori à sa propre succession sur un tracé dit de «moyenne montagne». Dix bornes plus loin, Chavanel revenait à la force de la pédale sur le groupe de tête, fort d'une dizaine de coureurs. On aurait pu imaginer qu'il prendrait le temps de reprendre son souffle, mais à peine quelques minutes après avoir effectué la jonction il replaçait une nouvelle attaque à laquelle seul Paul Poux pouvait répondre. Pas pour longtemps. Le membre de la formation Saur-Sojasun ne restait dans la roue du futur vainqueur que quelques instants avant de se résoudre à le laisser filer seul à 25 kilomètres du but. Chavanel se lançait alors dans un véritable contre-la-montre, d'autant plus que derrière lui Thomas Voeckler, peu en vue jusque-là, comprenait qu'il était temps de réagir. Le leader de l'équipe Europcar, avec Anthony Roux dans sa roue, partait à la poursuite du leader avec un débours de plus d'une minute. Mais malgré la fatigue, causée notamment par la répétition de l'ascension du mont Lambert, Chavanel tenait bon, terminant notamment plus fort que ses deux poursuivants. "J'ai fait un sacré numéro, soufflait-il devant les caméras de France Télévisions avec son petit Maxence dans les bras. J'ai vraiment puisé sans mes réserves. Ces Championnats de France étaient un gros objectif et ce titre j'ai été le chercher. Je suis fier de moi." Voeckler, battu par Roux pour la deuxième place, avait dû s'avouer vaincu mais son successeur au palmarès ne pouvait guère être plus prestigieux. Et comme l'année dernière, le maillot bleu-blanc-rouge sera certainement un digne représentant du cyclisme français pour les douze mois à venir, à commencer par celui de juillet sur les routes du Tour de France.