Ces Bleus ont du coeur

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Entre satisfaction et désolation. Le match nul concédé par l'équipe de France, mercredi, dans le stade du Marakana (1-1) face au leader du Groupe 7, la Serbie, laisse sans aucun doute au public tricolore un goût amer. Deux sentiments animent le camp français: le regret d'avoir été injustement sanctionné et la satisfaction d'une équipe de France revigorée.

Entre satisfaction et désolation. Le match nul concédé par l'équipe de France, mercredi, dans le stade du Marakana (1-1) face au leader du Groupe 7, la Serbie, laisse sans aucun doute au public tricolore un goût amer. Deux sentiments animent le camp français: le regret d'avoir été injustement sanctionné et la satisfaction d'une équipe de France revigorée.Il est coutume de dire que la lumière est au bout du tunnel. Ce mercredi, peu de temps avant le coup d'envoi, dans le tunnel menant les Tricolores à la pelouse du Marakana, les Bleus sont loin de se douter qu'avant d'entrevoir la lumière, avec la 50e réalisation de Thierry Henry sous le maillot de l'équipe de France, leur chemin vers la qualification en Afrique du Sud va s'assombrir dés l'entame de la rencontre. La faute à un M. Rosetti des grands soirs qui, aveuglé par une simulation du géant serbe Zigic, lequel s'écroule dans la surface de réparation devant Lloris, décide d'infliger une double sanction à l'équipe de France en expulsant le portier tricolore et en accordant un penalty. Interrogé à l'issue de la rencontre, le gardien de l'équipe de France ne s'y trompe pas: "Il n'y a jamais eu contact. C'est une injustice". Scénario cauchemardesque pour les coéquipiers de Yoann Gourcuff qui démarrent ce match couperet avec un double handicap, avec ce but marqué par Milijas dès la 10e minute de jeu.Dès lors, conscients d'avoir bénéficié d'une double faveur de l'arbitre de la rencontre, et portés par un public en ébullition, les Serbes se sentent pousser des ailes et monopolisent le ballon. Les Français, en infériorité numérique, trouvent peu d'espaces, et ne parviennent pas à franchir le dernier rideau défensif. Mais c'est sans compter un sursaut d'orgueil des Bleus qui, dès la 31e, parviennent à arracher l'égalisation par l'intermédiaire de leur capitaine, Thierry Henry (1-1, 31e). Un score que les Bleus tiendront jusqu'à la pause.En seconde mi-temps, la donne est différente et l'on assiste à une domination territoriale des Bleus avec un Lassana Diarra en état de grâce, auteur une nouvelle fois d'une performance de haut rang avec un apport à la fois offensif et défensif indéniable tout au long de la rencontre. Mais à l'heure de jeu, alors que la domination française est à son apogée, certaines pièces maîtresses tricolores semblent accumuler un trop plein de fatigue. L'idée d'introniser du sang neuf au sein du collectif bleu blanc rouge n'est pourtant a priori pas la première priorité du sélectionneur qui décide de conserver son onze de départ, et ce jusqu'à la 77e minute de jeu malgré l'état d'extrême fatigue affiché par Gourcuff et Toulalan depuis l'heure de jeu.Des changements une nouvelle fois trop tardifsUn choix contestable dans la mesure où la sélection tricolore, certes, a la main mise sur la rencontre mais semble accuser le coup physiquement, et surtout une grande frustration pour le meneur de jeu du Bayern Munich, Franck Ribéry, qui avec ses qualités techniques, sa vivacité et sa fraîcheur, aurait incontestablement apporté un deuxième souffle à sa formation. Le Bavarois n'aura pas le temps de se mettre en évidence et de profiter des espaces laissés par les Serbes pour enfoncer le clou dans cette rencontre. Karim Benzema, l'attaquant madrilène, n'aura quant à lui même pas l'occasion de fouler la pelouse du Marakana. Et la frustration est d'autant plus importante qu'à la mi-temps, l'on apprend que la Roumanie a été neutralisée sur sa pelouse par l'Autriche (1-1). Dès lors, tout laissait présager qu'à l'heure de jeu, le sélectionneur tricolore déciderait de jouer la carte de l'offensive en intronisant dans le onze le duo Ribéry-Benzema, d'autant plus que certains joueurs paraissaient aux abois à ce moment là du match. Le sélectionneur aurait peut-être pu profiter de ce résultat nul entre deux adversaires directs pour la deuxième place du groupe 7 et de la faiblesse physique et morale des Serbes, pour prendre des risques en renforçant l'armada offensive tricolore et soutenir Nicolas Anelka, orphelin depuis la sortie d'André-Pierre Gignac à la 10e minute. Un manque d'ambition du sélectionneur tricolore ? Ce qui est sûr, c'est que les Bleus ont prouvé qu'ils avaient retrouvé une âme en se battant sur tous les fronts tant offensivement que défensivement et ce jusqu'à la dernière minute de la rencontre. S'ils parviennent à conserver cet état d'esprit, les barrages ne pourraient être qu'une formalité...