Ce qui sépare encore l'OM de MU

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LIGUE DES CHAMPIONS - L'OM n’est pas encore un géant comme Manchester. La preuve par neuf.

Les recettes. Au dernier classement publié par le cabinet d'audit Deloitte, Manchester United apparaît à la troisième position des clubs les plus riches du monde, derrière le Real et le Barça. Avec 349,8 millions d'euros de chiffre d'affaires sur la saison 2009-10, le club mancunien distance nettement l'OM, qui n'apparaît qu'en 15e position de ce classement, avec 141,1 millions. Oui, vous savez compter, la différence est de 200 millions...

La visibilité. Tournée en Asie, marketing agressif, recrutement de joueurs de tous pays... Depuis le début des années 1990, Manchester United creuse son sillon. Il en récolte aujourd'hui les fruits en étant l’un des clubs les plus populaires de la planète. De ce point de vue-là, l'OM, comme l'ensemble des clubs français d'ailleurs, est un nain. La simple comparaison des pages officielles Facebook suffit à s’en rendre compte. 961.794 personnes (à date) aiment l'OM contre 9.533.222 pour MU. Soit un rapport de 1 à 10.

La stabilité. Didier Deschamps est arrivé à l'OM en 2009. Il a été sacré champion de France en 2010 et n'a pas encore traversé de grave crise. C'est bien. Alex Ferguson, lui, est à Manchester depuis 1986 (1.385 matches au compteur) et compte onze titres de champion. C'est mieux. Même Gabriel Heinze, interrogé sur la question dans Le Parisien, mardi, reconnaît que Didier Deschamps ne peut pas faire la même chose que Ferguson à Manchester. "Tu ne peux pas ici, c'est trop différent", reconnaît l’Argentin.

Le palmarès. Les supporters de l'OM aiment rappeler que le club phocéen est le seul de l’Hexagone à avoir gagné la C1, … à une seule reprise, comme le Steaua Bucarest, Hambourg ou le Celtic Glasgow. Manchester United, lui, a gagné trois fois la C1 et côtoient à ce niveau de palmarès l'Inter Milan ou le FC Barcelone. Ce qui, tout de suite, fait un peu plus sérieux.

Le stade. Au "théâtre des rêves", l'OM n'a à proposer que le spectacle du vent. Avec une tribune latérale (la tribune Ganay) particulièrement mal dessinée, le Vélodrome se perd dans les hauteurs quand Old Trafford n'a cessé d'en prendre pour atteindre aujourd'hui une capacité de 76.212 spectateurs. C'est d'autant plus dommageable que l'OM peut désormais se targuer d'avoir des supporters plus fervents que ceux qui remplissent désormais l'antre des Red Devils. Et qui consomment plus qu'ils ne chantent.

Le maillot. Ce mercredi soir, l'OM va jouer avec un maillot noir à lisérés multicolores, jaune, rouge et vert. Manchester jouera probablement en rouge. Comme d'autres clubs français, Auxerre et Lyon en tête cette année, l'OM a sacrifié à la mode mercantile du troisième maillot pour les Coupes d'Europe. Pas MU, Red Devils en Premier League comme en Champions League. Question de classe.

Le numéro 9. Brandao d'un côté, Wayne Rooney de l'autre. On vous voit déjà sourire. Même si l'attaquant brésilien n'est pas le bûcheron maladroit décrit ici ou là, il ne possède évidemment pas les mêmes qualités que son vis-à-vis au poste d'avant-centre, Wayne Rooney, qui a déjà marqué à 137 reprises (en 297 matches) avec MU quand Brandao n'a marqué que 24 fois en 88 matches avec l'OM. Et lui n'a pas forcément mis beaucoup de "ciseau retourné"...

Le centre de formation. Wesley Brown, John O'Shea, Jonny Evans, Pauls Scholes, Ryan Giggs, Darren Fletcher... Même si certains glorieux anciens - les frères Neville, Beckham - sont désormais partis, Les joueurs formés au club sont encore bien représentés dans le Manchester United version 2010-11. Avec seulement les frères Ayew dans l'effectif, la "production" du centre de formation de l'OM paraît bien faible. Et quand l'OM éveille des talents, comme Nasri, il a bien du mal à les retenir.

Le "King". Eric Cantona est né à Marseille. Il a joué à l'OM. Mais il est devenu l'icône de... Manchester United. En trois ans (1988-91), le "King" ne s’est jamais imposé sur la Canebière. Prêté à Bordeaux, puis à Montpellier, il sera transféré à Nîmes avant de traverser la manche et de rejoindre Manchester via Leeds. Un enfant du pays qui éclot en Angleterre, toute ressemblance avec Samir Nasri n'est peut-être pas fortuite.