Berbizier: "Un équilibre trouvé"

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Propos recueillis par Morgan BESA (avec S.L.) , modifié à
A écouter Pierre Berbizier, la dernière victoire du Racing-Métro 92 face à Montpellier (28-16) pourrait s'avérer fondatrice. Aux yeux du manager francilien, son équipe tutoie cette synthèse entre combat et jeu de mouvement recherchée depuis le début de la saison. A l'heure des retrouvailles avec le RCT de Philippe Saint-André dimanche, à Colombes, il accepte notamment d'évoquer celui qui fut en son temps son capitaine en équipe de France.

A écouter Pierre Berbizier, la dernière victoire du Racing-Métro 92 face à Montpellier (28-16) pourrait s'avérer fondatrice. Aux yeux du manager francilien, son équipe tutoie cette synthèse entre combat et jeu de mouvement recherchée depuis le début de la saison. A l'heure des retrouvailles avec le RCT de Philippe Saint-André dimanche, à Colombes, il accepte notamment d'évoquer celui qui fut en son temps son capitaine en équipe de France. Pierre, le Racing avait su s'imposer à Mayol lors du match aller (36-31). Peut-on en déduire que votre équipe sait comment prendre cette équipe varoise ? Ecoutez, cette victoire est déjà loin. Toulon est depuis quelques temps revenu à un niveau intéressant, toujours en course pour l'Europe avec à venir un gros rendez-vous face au Munster qu'ils auront à coeur de bien préparer chez nous. On va, j'espère, être prêt à les recevoir et répondre présent aussi bien qu'on l'avait fait lors du match aller. On sait que ce sera un match de haut niveau, intense, parce que les derniers résultats des Toulonnais prouvent qu'ils montent en puissance et qu'ils chercheront à récupérer les points perdus à Mayol. Comment va le Racing en ce début d'année ? Le Racing est là, présent. En espérant qu'il enclenche lui aussi une dynamique positive notamment dans son jeu. Il y a eu des choses intéressantes dans le match de Montpellier, ça ne garantit en rien le résultat dimanche, mais si on pouvait garder cette dynamique, ça permet de progresser et de préparer au mieux la suite. "Objectivement, il faut avouer que Toulon est mieux placé que nous" Dans ce contexte, le nul (6-6) concédé à Colombes face à Brive n'était-il à vos yeux qu'un accident ? Brive était un non match, un peu à l'image de notre premier match retour, dont je me suis souvenu, face à l'Albi l'an dernier (victoire 9-6). On a fait un mauvais match, je crois que ça arrive à tout le monde. On possède aujourd'hui un niveau d'exigence, qui nous permet de figurer parmi les meilleurs depuis quelques temps. Je crois qu'on ne peut pas se permettre de renouveler ce genre de performances, a fortiori contre un adversaire comme Toulon, qui forcément saurait en profiter. Toulon pointe en tête de sa poule de H-Cup après 4 journées, là où le Racing a semblé abdiquer après la défaite concédée à domicile face aux Saracens (14-19). Vous avez tiré un trait sur cette Coupe d'Europe (*)? Objectivement, il faut avouer que Toulon est mieux placé que nous. Je me rappelle d'ailleurs que la presse avait précisé dès la première journée (défaite au Leinster 38-22) qu'on n'avait plus aucune chance... Je ne fais donc que vous reprendre. Les chances toulonnaises sont plus grandes que celles du Racing aujourd'hui, elles ne sont pas nulles et on les défendra parce que cette Coupe d'Europe nous a permis de disputer des matches de haut niveau. Il en reste deux face à Montferrand et au Munster, qui seront des matches intéressants pour continuer à nous construire. La question est récurrente face au RCT: y a-t-il une parade miracle face à Jonny Wilkinson et son extraordinaire jeu au pied, qui chaque week-end sanctionne ses adversaires impitoyablement ? Vous connaissez la composition de Toulon ? Que voulez-vous que je vous dise, il y a tellement d'individualités capables de faire la différence à Toulon ! C'est en tout cas une bonne philosophie en rugby que d'essayer de faire moins de fautes que l'adversaire. Encore plus quand vous jouez contre Toulon, il faudra être le plus discipliné possible pour éviter cette sanction-là. Alors, oui, la discipline sera l'une des clés du match. Avec la vitesse. Chaque fois que le Racing met de la vitesse et de l'intensité dans son jeu, il est performant, on l'a vu face à Montpellier sur nos trois essais qui ne doivent rien à personne. Cette performance face à Montpellier, c'est vraiment ce que vous recherchez cette saison pour le Racing ? Effectivement, on a su trouver un équilibre entre les phases de combat et malgré tout faire le lien avec le jeu de mouvement. A nous de l'être le plus souvent possible sur la continuité, on en a été capables pratiquement une heure contre Montpellier, il faut l'être un match durant. "Une belle aventure vécue ensemble" Ce match face à Toulon était initialement programmé le samedi, comme l'indique encore les affiches... Oui, on se retrouve à disputer quatre matches à 21 heures et après, on nous demande de faire de bons matches, mais il faut comprendre que les conditions ne sont pas toujours réunies avec les incertitudes du temps. On en a eu des exemples récemment, ce n'est pas facile, et je ne pense que ce sont les meilleures pour pratiquer un jeu spectaculaire et pour l'épanouissement d'un jeu total. Il faut savoir en tenir compte pour apprécier comme il se doit notre production. Quel regard portez-vous sur Philippe Saint-André, que vous avez côtoyé en équipe de France ? C'était il y a longtemps, on a souvent tendance à bonifier le passé avec l'impression que c'était mieux avant, donc je vais vous dire que c'était super ! Non, plus sérieusement, ça été une belle aventure vécue ensemble. Aujourd'hui, chacun vit une aventure différente, on a toujours plaisir à se retrouver, mais le contexte actuel du rugby fait qu'on se croise beaucoup, mais on se rencontre peu. Lui-même dit avoir beaucoup appris de vous... Oui, mais je crois qu'il a appris de partout, parce qu'il a cette capacité à apprendre vite et bien, donc je ne pense pas que de moi. Il sait s'adapter parfaitement. D'ailleurs, j'en avais fait mon capitaine de l'équipe de France. Aujourd'hui, nous vivons deux projets différents. Ce qui est similaire, c'est deux clubs émergents qui retrouvent le devant de la scène, deux hommes forts à leur tête. Il y a des hommes de qualité de part et d'autre, qui travaillent. Je crois que Philippe gère parfaitement le contexte toulonnais, qui retrouve cette folie qui a toujours animé Toulon dans ses plus grands moments. Ça fait quand même partie du rugby français que d'avoir des matches hauts en couleur à Mayol. En termes de jeu, est-ce que la similitude est vraie aussi entre les deux clubs ? Pas vraiment, non. Je crois qu'il existe plus de similitudes entre nous et Montpellier. J'en suis persuadé. Les différences sont même nombreuses et ça me semble assez net. (*) Le Racing, après quatre journées, est rejeté à la 3e place de sa poule à égalité avec Clermont, mais à 5 points du Leinster en position de force pour l'accession aux quarts de finale.