Benzema mérite-t-il la confiance de Blanc ?

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Europe1 Sport , modifié à
Depuis la retraite de Thierry Henry, Karim Benzema fait figure de futur grand avant-centre de l'équipe de France. S'il l'encourage à travailler plus pour gagner plus, Laurent Blanc croit au potentiel du Madrilène. Mais l'ancien Lyonnais saura-t-il répondre à la confiance du nouveau sélectionneur des Bleus ? La rédaction ouvre le débat et vous invite à réagir.

Depuis la retraite de Thierry Henry, Karim Benzema fait figure de futur grand avant-centre de l'équipe de France. S'il l'encourage à travailler plus pour gagner plus, Laurent Blanc croit au potentiel du Madrilène. Mais l'ancien Lyonnais saura-t-il répondre à la confiance du nouveau sélectionneur des Bleus ? La rédaction ouvre le débat et vous invite à réagir. OUI Laurent Duyck, journaliste Sports.fr On peut tout lui reprocher, son manque d'implication défensive sur le terrain, sa nonchalance en dehors, ses bouderies déplacées, son comportement de petite vedette, Karim Benzema reste l'attaquant français le plus prometteur. Et Laurent Blanc ne s'y est pas trompé en voulant installer l'ancien Lyonnais dans les souliers encore chauds de Thierry Henry. "Karim est le meilleur buteur dans le groupe France. Il l'a encore démontré en Bosnie. Et dans cette liste, il est le seul à avoir montré qu'il savait aussi marquer en équipe de France", répétait encore jeudi dernier le sélectionneur. Une confiance qui n'exonère pas Benzema d'un haut degré d'exigence. Parfois brillant, souvent dilettante, l'ancien Lyonnais s'est peut-être cru trop vite arrivé au sommet. Rien de plus normal quand on fait les beaux jours de l'OL à tout juste 20 ans... En préférant l'été dernier le clinquant du Real Madrid à l'intransigeance de Ferguson à Manchester United, il avait pour beaucoup fait fausse route. L'arrivée du charismatique José Mourinho dans le bureau de la Maison blanche est cependant de nature à remettre le Français dans le droit chemin. Depuis ses premiers pas à Madrid, le Portugais ne lâche pas le Français, à qui il reproche très justement son manque de travail et de rigueur tactique sans le ballon. Jusqu'à le punir en le maintenant régulièrement sur le banc. Pourquoi tant d'acharnement ? "Parce qu'on l'aime", répondait Laurent Blanc. "Quand on a la chance d'avoir des qualités naturelles comme celles de Karim, comme celles d'Hatem, vous avez envie que ces joueurs progressent, qu'ils donnent le maximum, qu'ils expriment tout leur potentiel. Pour l'instant ce n'est pas le cas. Donc j'ai envie de les aider." Comme José Mourinho, qui est aujourd'hui la plus grande chance de Karim Benzema. Laurent Blanc le sait. Samuel Eto'o l'avait compris l'année dernière à l'Inter. Reste à l'intéressé de s'en convaincre totalement. A bientôt 23 ans, il semble disposé à écouter le message. NON Thomas Pisselet, journaliste Sports.fr Pour qu'un joueur mérite la confiance de son sélectionneur, il doit d'abord être irréprochable sur le terrain. Karim Benzema ne l'est pas. Il doit aussi être exemplaire en dehors. Karim Benzema ne l'est pas. S'il n'avait pas encore 20 ans, l'ancien Lyonnais aurait une excuse. Du moins serait-il excusable. Mais il en aura 23 au mois de décembre, un âge auquel un footballeur moderne se doit d'avoir compris certaines choses. Comme le dépassement de soi et le respect des autres. Deux notions que le buteur madrilène a visiblement du mal à intégrer malgré les multiples rappels à l'ordre de José Mourinho et Laurent Blanc. Si "Benz" est aujourd'hui titulaire en équipe de France, c'est qu'il n'y a objectivement aucun autre attaquant d'envergure internationale qui puisse lui prendre sa place. Guillaume Hoarau, Loïc Rémy et Kevin Gameiro ne sont pas en réussite et ne connaissent pas encore le très haut niveau. Djibril Cissé et André-Pierre Gignac si, puisqu'ils ont disputé, même brièvement, la Coupe du monde 2010, mais ils ne figurent pas dans la liste. Un autre débat... Toujours est-il que le manque évident de concurrence à son poste, s'il lui permettra sans doute de débuter les prochains matches avec les Bleus, n'est pas vraiment un argument en sa faveur. Arriver en retard au rassemblement à Clairefontaine, se faire épingler par son entraîneur de club pour sa nonchalance non plus. S'il veut mériter la confiance de Laurent Blanc, Karim Benzema doit la gagner. Sa bonne prestation en Bosnie, avec un but à la clé, est un premier pas. Et juste un premier pas. Ce ne serait pas l'aider que de lui faciliter la tâche en lui disant qu'il est, de toute façon, l'attaquant indiscutable en équipe de France. Le talent, il l'a. Sa marge de progression est également une évidence. Mais de là à lui accorder une confiance démesurée, il ne faut pas exagérer. Il doit d'abord confirmer.