Beauxis: "Un bien fou !"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Grand artisan de la large victoire bonifiée acquise contre toute attente dans le Clasico samedi, au Stade de France, Lionel Beauxis reste égal à lui-même, modeste et effacé. Pourtant, dans le chantier de la reconstruction du jeu parisien, l'ouvreur international prend de l'envergure et avoue croire encore à un retour en équipe de France.

Grand artisan de la large victoire bonifiée acquise contre toute attente dans le Clasico samedi, au Stade de France, Lionel Beauxis reste égal à lui-même, modeste et effacé. Pourtant, dans le chantier de la reconstruction du jeu parisien, l'ouvreur international prend de l'envergure et avoue croire encore à un retour en équipe de France. Lionel, cette victoire bonifiée face aux Champions d'Europe toulousains, l'aviez-vous imaginée dans vos rêves les plus fous ? Ça nous fait un bien fou. Face à l'une des meilleures équipes d'Europe actuellement, on avait à coeur de faire un gros match que ce soit au niveau de la solidarité et de l'engagement. C'est l'état d'esprit que Michael Cheika et les entraîneurs veulent mettre en place depuis le début de la saison. On a tout donné. Nos avants ont aussi réalisé un très gros match et nous ont libéré quelques espaces derrière, sans compter ces deux ballons pris sur mêlée près de notre ligne, des ballons importants. Vous avez fait basculer ce match face à Toulouse. Est-ce que votre performance vous a satisfait ? Ni plus ni moins (sourires). On a toujours envie de faire plus et mieux. Mais le principal, c'est la victoire, qui nous fait beaucoup de bien. Racontez-nous cette action que vous initiez et qui amène l'essai de Mathieu Bastareaud ? Je vois qu'il n'y a pas de second rideau, alors je tente un petit rasant, qui me sourit. Mathieu vient bien au soutien et je lui laisse le ballon. "La course est lancée..." Face aux Toulousains, et comme c'est le cas le plus souvent cette saison, Julien Dupuy a pris la responsabilité de buter. C'est une configuration qui vous convient ? Je bute plus de loin désormais. Et puis Julien est en grande réussite actuellement dans les tirs au but. Ça me permet de me concentrer pleinement sur l'animation du jeu ; c'est vrai qu'on me demande beaucoup plus par rapport aux saisons précédentes et ça me permet de libérer dans le jeu à la main et dans l'organisation après moi. Est-ce que ce genre de prestation vous laisse espérer un retour en équipe de France à l'approche du Tournoi ? Bien sûr, on y croit. C'est aussi pour ça qu'on bosse pour réaliser ce genre de matches et qui sait être appelé. Personnellement, ça se passe très, très bien pour moi cette saison. J'ai plus de responsabilités et je m'épanouis plus dans le jeu à la main, pour diriger l'équipe, et dans tout ce qui se passe autour de la charnière. Et puis avec Julien (Dupuy), on s'entend super bien. Comme on dit, il pue le rugby et c'est toujours plus facile de jouer derrière lui. Dans le chantier de la reconstruction du système de jeu engagée par Michael Cheika, sentez-vous qu'il s'agit là d'une étape décisive ? Oui, ça fait quelques matches qu'on sent qu'on parvient à franchir des paliers. Je crois qu'on a encore beaucoup de travail pour que tout soit réglé à la perfection. Mais je crois qu'on montre de très bonnes choses avec un jeu beaucoup plus ambitieux, notamment dans le jeu à la main. On arrive à tenir les ballons et dès qu'on arrive à enchaîner, on sait qu'on peut faire mal aux équipes adverses. On prend beaucoup de plaisir dans ce jeu, qui nécessite beaucoup d'implication, notamment aux entraînements dans l'organisation, le placement des avants et des trois-quarts. Mais on se rend compte que ça marche plutôt bien. Battre Toulouse avec le bonus offensif, c'est bon pour le moral... Ça nous fait un bien énorme au Stade de France, devant tant de supporters... On a eu en plus la réussite. Ça nous permet de mieux figurer au classement (*), la course est lancée. Maintenant, c'est à nous de ne pas nous endormir sur ce match. A continuer dans cette voie et rééditer ce genre de matches jusqu'à la fin de la saison. (*) Huitième, l Stade Français revient à un point du Top 6, qualificatif pour les phases finales.