Annecy 2018, un regain d'espoir

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Thomas SINIECKI , modifié à
Malgré son important retard à l'allumage, Annecy est toujours en course pour organiser les Jeux olympiques d'hiver de 2018. Mercredi, Charles Beigbeder (président du GIP qui chapeaute la candidature) et Denis Masseglia (président du CNOSF) ont exposé leurs espoirs avec conviction, après le rapport d'évaluation du CIO plutôt encourageant. La décision finale interviendra le 6 juillet, à Durban.

Malgré son important retard à l'allumage, Annecy est toujours en course pour organiser les Jeux olympiques d'hiver de 2018. Mercredi, Charles Beigbeder (président du GIP qui chapeaute la candidature) et Denis Masseglia (président du CNOSF) ont exposé leurs espoirs avec conviction, après le rapport d'évaluation du CIO plutôt encourageant. La décision finale interviendra le 6 juillet, à Durban. Oui aux athlètes, non au temps de trajet. Voilà, de manière très résumée, ce que le rapport d'évaluation du Comité international olympique (CIO) a retenu du dossier de candidature d'Annecy en vue de l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2018. Les progrès sont notables, puisque la candidature française part de très loin, après la démission de son directeur général Edgar Grospiron le 18 décembre dernier. A moins de deux mois de la décision finale à Durban, le 6 juillet, Annecy compte toujours environ dix millions d'euros de moins que Munich et Pyeonchang, les deux villes concurrentes (30 contre 40). Mais le dossier haut-savoyard, au moins, est définitivement relancé après cette validation du CIO. Même s'il était attendu, ce satisfecit est bel et bien un passage obligé pour que la candidature d'Annecy demeure viable. "Le rapport indique que notre candidature est d'un niveau extrêmement élevé, on est donc heureux, indique ainsi Charles Beigbeder, le président du Groupement d'intérêt public qui chapeaute la candidature. Ça confirme notre conviction en cette candidature pour le futur, qui cherche à promouvoir l'olympisme." D'après Beigbeder et Denis Masseglia, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le seul problème pointé par le CIO aurait donc trait aux temps de trajet entre les hébergements et les sites de compétition. Le lapsus de Beigbeder "Pour nous, ils sont tout à fait raisonnables, veut convaincre Beigbeder. On va s'efforcer de le démontrer au CIO. Les athlètes seront tous à moins de 90 minutes de leur lieu de compétition, on serait à moins de 30 minutes de l'aéroport de Genève, avec trois lignes TGV..." Quoi qu'il en soit, le président du GIP y croit. Il y croit tellement qu'il a même laissé échapper un lapsus au début de son intervention devant la presse mercredi, en parlant d'Annecy comme d'une "ville hôte", avant de se reprendre: "Ville candidate, pardon". Et après tout, quitte à être lancé dans une course de ce genre, autant y croire... "Le rapport a souligné qu'il s'agissait d'une candidature pour le futur, qui servirait à promouvoir l'olympisme." Denis Masseglia, bien sûr, est tout aussi optimiste. Le président du CNOSF a lui aussi apprécié les conclusions du rapport d'évaluation du CIO. "Le point principal a été mis en avant, à savoir qu'il s'agirait de Jeux faits par les athlètes et pour les athlètes. On doit s'appuyer sur nos qualités, et celle-ci est la plus importante. Malgré tout, on doit rester humble." Quant au passage devant les membres du CIO, la semaine prochaine à Lausanne, "il n'y a rien de définitif" selon Masseglia. Toutefois, il s'agit quand même "d'un examen de passage important, notre premier examen sur la forme après avoir jugé le fond, et mieux vaut le réussir". "En dialogue constant avec les électeurs" Alors, même si Munich et Pyeongchang avaient pris beaucoup d'avance - peut-être déjà trop - le fiasco de Paris 2012 reste dans toutes les têtes. Pourquoi ne pas le répéter à l'envers, étant entendu que le lobbying jouera comme d'habitude une part précieuse dans la décision finale ? Cette phase précise, qui intervient surtout dans la dernière ligne droite, va donc s'intensifier à l'approche du 6 juillet. "On est en dialogue constant avec les électeurs, affirme ainsi Charles Beigbeder. Il faut convaincre qu'Annecy 2018 arrive au bon endroit, au bon moment." En d'autres termes, "établir un lien de confiance", comme le dit Denis Masseglia. Pour ce faire, Jean-Claude Killy, Guy Drut, Jean-Pierre Vidal et Pernilla Wiberg représenteront la caste des athlètes à Lausanne, tandis que Denis Masseglia, Charles Beigbeder, la ministre des Sports Chantal Jouanno et Jean-Luc Rigaut, le maire d'Annecy, assureront une représentation un peu plus politique. Pour un total de huit membres, soit le maximum autorisé. L'enjeu est de taille, à la hauteur de "Jeux authentiques, au coeur des montagnes et qui marqueront des générations entières", pour reprendre le slogan martelé par Charles Beigbeder, qui a également insisté sur le statut de "plateforme mondiale des sports d'hiver, qui assurera une continuité en tant que grand évènement mondial". Beaucoup de grandes promesses donc. Mais on n'en attendait pas moins.