Accident de Jules Bianchi : "une vraie faute" pour Alain Prost

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avec la rédaction d'Europe 1 , modifié à
ACCUSATION - Le quadruple champion du monde dénonce les erreurs commises par les commissaires, dimanche.

Les images de l'accident de Jules Bianchi qui ont circulé lundi sur Internet confirment que la Marussia du pilote français a violemment heurté l'arrière du véhicule de levage, dimanche, dans le 43e des 53 tours du Grand Prix du Japon.

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"C'est juste effrayant, je ne conseille même pas de regarder cette vidéo mais, au moins, on comprend exactement ce qu'il s'est passé", a convenu Alain Prost, quadruple champion du monde de F1, lundi, dans Europe 1 soir. "Il y a une faute, ça c'est clair. De qui ? J'ai encore un tout petit doute. Est-ce qu'elle vient de la direction de course ou est-ce qu'elle vient des commissaires qui étaient placés à ce virage-là ? Il a bien fallu prendre une décision quant à l'entrée en bord de piste de ce tracteur pour dégager la voiture d'Adrian Sutil..."

"Une erreur du commissaire." La vidéo, que la Formula One Management (FOM), en charge des intérêts commerciaux de la F1, a eu tôt fait de faire enlever des différentes plates-formes de visionnage, montre également qu'au moment de la sortie de piste du pilote français, ce ne sont pas deux drapeaux jaunes, censés prévenir d'un grand danger, qui étaient agités mais bien un drapeau vert, déployé une dizaine de secondes avant l'impact.

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© Capture d'écran Youtube

"Ce drapeau vert aurait dû être mis dans ce cas-là au moins 100 mètres plus loin, en disant 'voilà, la piste est dégagée, vous pouvez rouler normalement', alors que là, il doit y avoir des drapeaux jaunes agités. C'est une erreur du commissaire", insiste Alain Prost. "Ça prouve que, même si le Japon organise ce Grand Prix de Formule 1 depuis une trentaine d'années maintenant, on peut ne pas être fiable. Sincèrement, et pour être honnête, ça ne change pas grand-chose à l'accident, parce qu'à ce moment-là, les pilotes ne voient pas le drapeau vert là où il était placé." Le commissaire placé au virage 12 a pu signaler qu'à partir de cet endroit-là, la piste était dégagée. Aucune image ne montre la couleur des drapeaux à l'entrée du virage, là où les pilotes entament leur trajectoire.

De la même façon, l'ancien champion estime que la polémique sur l'horaire de la course n'a pas lieu d'être. "Le travail de la FIA jusqu'à l'accident a été pratiquement irréprochable. Ils ont démarré la course, ils l'ont arrêté, car les conditions étaient très mauvaises. Depuis plusieurs années, on essaie de prendre le risque minimum. On a modifié considérablement les voitures, qui sont désormais très sûres, ainsi que les circuits. Les puristes ont beaucoup critiqué d'ailleurs le fait que les circuits étaient très larges, avec moins de spectacle, moins d'accidents."

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Pour Alain Prost, c'est l'irruption de la grue à la sortie d'une courbe rapide sans intervention de la voiture de sécurité qui doit être pointée du doigt. "Ce ne serait pas un service à leur rendre (aux organisateurs, ndlr) et pas très honnête de ne pas leur dire qu'il y a une vraie faute", considère-t-il. "Il faut simplement la dénoncer. L'entrée de cette grue sans le régime de la voiture de sécurité est totalement inacceptable." Dans le communiqué publié peu après la course, la FIA, chargée de l'organisation des Grands Prix, ne justifie pas l'absence de recours à la voiture de sécurité et se contente d'indiquer que deux drapeaux jaunes ont été déployés dans le virage précédant l'endroit de l'accident.