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Océane Théard, édité par Laura Laplaud , modifié à
Au quatrième jour du procès de l'assassinat du père Jacques Hamel, le 26 juillet 2016, qui s'est ouvert lundi à Paris, sa sœur, Roseline Hamel, a pris la parole. Avec une grande souffrance et la voix parcourue de sanglots, elle l'a clamé haut et fort : "Vous n'aurez pas ma haine".

Les parties civiles se sont exprimées à la barre jeudi au cours du procès de l’assassinat du prêtre Jacques Hamel. Parmi elles, le témoignage très attendu de Roseline Hamel, la sœur du prêtre sauvagement assassiné par deux djihadistes au cours de l’attentat de 2016. Elle a livré un récit poignant.

"Non Messieurs, vous n’aurez pas ma haine"

Roseline Hamel plante ses yeux bleus dans ceux des trois accusés assis dans le box. Vêtue d’une veste noire, une auréole de cheveux blancs, elle vient de dresser un portrait de son grand frère Jacques. Un homme discret, taiseux, mais qui écoute avec son regard et ses oreilles, dit-elle. 

L’octogénaire raconte ensuite cette matinée du 26 juillet 2016. Les gros titres à la télévision, le téléphone qui d'un coup ne cesse de sonner. Une prise d’otage est en cours à l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Quelques heures plus tard, Roseline apprend que son frère a été assassiné en pleine messe. "J’ai hurlé. Ma fille m’a dit arrête de hurler, ça ne fera pas revenir Jacques."

Sa voix est parcourue de sanglots

C’est une grande souffrance, une déchirure. Roseline Hamel se tourne soudain vers le box des accusés. "Mais non Messieurs vous n’aurez pas ma haine. Avec ma grande souffrance, la souffrance de ma famille entière, vous n’aurez pas ma haine", répète Roseline Hamel, qui avec ce procès veut connaître les vérités cachées qui ont amené à la mort de son frère.