Vosges : jugée pour avoir tenté de tuer sa fille, une mère jugée irresponsable

Une femme a été jugé irresponsable de sa tentative de meurtre sur sa fille de 13 ans au moment des faits.
Une femme a été jugé irresponsable de sa tentative de meurtre sur sa fille de 13 ans au moment des faits.
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avec AFP
Contrairement aux réquisitions du ministère public, les jurés de la Cour d'assises des Vosges ont jugé que le discernement d'une femme, qui avait tenté de teré sa fille, était aboli au moment des faits.

Une femme était jugée à Épinal pour avoir poignardé à la gorge sa fille de 13 ans après avoir administré des somnifères à ses trois enfants, avec l'idée de les tuer puis de se suicider. Elle a été déclarée irresponsable, ont indiqué samedi des sources concordantes.

Un jugement à l'encontre des réquisitions. Les jurés de la Cour d'assises des Vosges, qui ont rendu leur verdict tard vendredi soir après 4h30 de délibéré, n'ont pas suivi les réquisitions du ministère public qui avait réclamé huit ans de réclusion à l'encontre de cette femme de 46 ans, jugée depuis mercredi pour tentative d'assassinat sur sa fille. Elle encourait la réclusion à perpétuité.

L'avocat général, Delphine Humbert, avait retenu la responsabilité pénale de la quadragénaire, estimant que son discernement, question au cœur du dossier, n'était pas altéré lors des faits. Mais les jurés l'ont au contraire jugée "irresponsable", a indiqué le procureur de la République d'Epinal, Nicolas Heitz.

Toujours la possibilité de faire appel. Il ne s'agit pas formellement d'un acquittement : la Cour a rendu un "arrêt constatant son irresponsabilité", a-t-il précisé. Le parquet décidera "dans la semaine de l'opportunité de faire appel" du verdict, a-t-il ajouté. Les jurés "ont retenu l'irresponsabilité pénale" et "l'abolition complète du discernement" de l'accusée qui devait être libérée dans la foulée, s'est félicité son avocat, Me Stéphane Giuranna.

Des somnifères et des coups de couteau. Les faits remontent à mai 2016 lorsque cette mère de famille, décrite par ses proches comme "aimante et protectrice", avait administré des somnifères à ses trois enfants, alors âgés de 10 ans à 16 ans, au domicile familial, dans un village vosgien.

Elle avait ensuite asséné trois coups de couteau à la gorge de sa fille, 13 ans à l'époque. Réveillée par la douleur, l'adolescente avait interpellé sa mère qui avait alors pris conscience de son geste et appelé les secours.

Une femme en souffrance. L'accusée, accompagnante d'enfants handicapés, rencontrait alors des difficultés de couple et souffrait d'une dépression. La veille du drame, son mari lui avait dit vouloir la quitter pour une autre femme. L'annonce lui avait paru "insupportable". "Effondrée, désemparée", elle avait vu dans sa mort et celle de ses enfants "la seule issue possible", avait-elle dit au juge d'instruction.

La question du discernement au centre du procès. En mai, la chambre de l'instruction avait écarté l'abolition du discernement et ordonné son renvoi devant aux assises. Les psychiatres n'étant pas tous d'accord sur son état psychique le soir du drame, la juridiction avait renvoyé à la Cour d'assises le soin de trancher la question de sa responsabilité pénale.