Violences contre les Roms : huit nouvelles comparutions immédiates en Seine-Saint-Denis

Des Roms ont été violemment pris à partie après la multiplication sur les réseaux sociaux de messages évoquant des tentatives d'enlèvements d'enfants.
Des Roms ont été violemment pris à partie après la multiplication sur les réseaux sociaux de messages évoquant des tentatives d'enlèvements d'enfants. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Huit personnes sont accusées de s'être attaquées dans la nuit de lundi à mardi à des Roms installés au bord d'une route nationale en Seine-Saint-Denis.

Huit personnes doivent être jugées jeudi à Bobigny pour des violences contre les Roms après des rumeurs infondées sur les réseaux sociaux accusant les membres de cette communauté d'être à l'origine d'enlèvements d'enfants, a indiqué le parquet.

Les huit prévenus doivent être jugés dans l'après-midi en comparution immédiate pour "participation à un groupe formé en vue de commettre des violences". Un mineur doit également être présenté à un juge des enfants, a précisé le parquet.

Une communauté prise pour cible

Les faits qui leur sont reprochés ont eu lieu à Bobigny dans la nuit de lundi à mardi. Vers 21 heures une cinquantaine de personnes armées de couteaux et de bâtons s'en étaient prises à des Roms installés au bord d'une route nationale, selon une source policière. Des camionnettes avaient été incendiées. D'autres rixes avaient éclaté plus tard dans la soirée dans cette ville de Seine-Saint-Denis.

Mercredi, quatre jeunes, âgés de 18 à 22 ans, ont été présentés à la justice pour des faits de même nature, survenus lundi soir à Clichy-sous-Bois. Leur procès a été renvoyé au 17 avril.

Des rumeurs "infondées"

Plusieurs attaques visant des Roms ont eu lieu après la multiplication sur les réseaux sociaux de messages évoquant des tentatives d'enlèvements d'enfants ou adolescents par des personnes circulant en camionnette dans des communes d'Ile-de-France, notamment dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis.

Des rumeurs "totalement infondées" ont martelé les autorités, qui ont sécurisé les 34 campements roms de Seine-Saint-Denis.  Dans la nuit de mercredi à jeudi, aucune violence en lien avec ces rumeurs n'avait été recensée dans le département, a indiqué une source policière. "Nous restons vigilants et continuons la sécurisation", a-t-elle ajouté, soulignant que "l'inquiétude" au sein de la communauté rom restait forte.