Violences conjugales : "il cherchait toujours un prétexte pour taper", témoigne l'ex-compagne d'un footballeur pro

"Il cherchait toujours un prétexte pour taper. Et ce n'était pas des petites gifles, mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout..." évoque Miriam.
"Il cherchait toujours un prétexte pour taper. Et ce n'était pas des petites gifles, mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout..." évoque Miriam. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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L'Equipe fait sa Une lundi sur l'histoire de "Miriam" qui raconte l'enfer conjugal que lui a fait vivre son ancien compagnon, un footballeur pro passé par la Ligue 1 et toujours en activité.

"Je vous ai contactés parce que j'ai peur qu'il finisse par tuer quelqu'un..." Les mots sont forts dans les colonnes de l'Equipe. Le quotidien sportif a choisi de faire sa une sur Miriam (son prénom a été changé), qui raconte les violences conjugales qu'elle aurait subies de la part de son compagnon - surnommé "Monsieur" - , un ancien joueur de Ligue 1. "Je parlerai peut-être un jour à un juge. Mais j'ai peur pour mon fils et moi parce qu'il est vraiment dangereux", évoque-t-elle. L'Equipe prend soin de préciser que le témoignage a été publié "après en avoir vérifié et validé tous les faits qui pouvaient l'être". 

"Coups de poing dans le ventre". "Quand je l'ai connu, il était adorable. Mais dès qu'on a habité ensemble, j'ai vu qu'il n'était pas très stable", déclare Miriam, originaire d'une ville en Afrique et qui obtient ses papiers grâce à "Monsieur". Très rapidement, il commence à la frapper. "Il cherchait toujours un prétexte pour taper", souligne-t-elle. "Et ce n'était pas des petites gifles, mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout..." Elle raconte l'isolement et la dépendance financière vis-à-vis de son compagnon. Et les crises de jalousie. "Il voulait que je lui donne mon mot de passe Instagram. Comme je refusais, sur une route pleine de virages, il s'est mis à accélérer jusqu'à plus de 200km/h, a décroché ma ceinture de sécurité en bloquant le loquet avec sa main", déclare-t-elle. 

Violences sexuelles. Miriam évoque également les cas de violences sexuelles. "Quand il me voyait pleurer après m'avoir frappée, il se rapprochait de moi, me demandait pardon, puis me forçait à faire l'amour. Je me débattais mais je pense que ça l'excitait". Elle a tenté de fuir en novembre 2015, avant de se rendre compte qu'elle était enceinte. "Sa propre mère et la mienne m'ont appelée, en me disant: 'Vous allez avoir un enfant, peut-être qu'il va changer, donc laisse tomber l'histoire des violences'. J'ai dit O.K. et je suis restée avec lui", déclare Miriam. Elle souligne aussi le côté "versatile" de "Monsieur", capable d'être "charmant, gentil" mais "la minute d'après, il redevenait violent". "Je ne savais pas quand ça allait tomber, donc j'étais toujours en stress", déplore-t-elle.

Violence en public. Miriam relate également un cas de violence en public, en février 2016, lorsqu'elle décide de le quitter. Elle se rend à la gare pour fuir mais "il est arrivé et, devant tout le monde, il a vidé mes valises par terre. J'étais enceinte quatre mois et il m'a mis des claques". Des caméras de la gare filment l’événement mais alors que des policiers viennent à sa rencontre pour la convaincre de témoigner contre "Monsieur", elle décide du contraire. Selon elle, son club de foot n'aurait pas été au courant de son comportement violent. "Ses coachs successifs et ses coéquipiers n'ont jamais rien vu car à l'extérieur, "Monsieur" est réservé et timide", déclare Miriam.

Procédure de reconnaissance de paternité. Alors que Miriam est enceinte, "Monsieur" ne reconnaît pas l'enfant et la met à la porte de l'appartement qu'il louait pour elle. "Aujourd'hui, il dit que l'enfant n'est pas de lui mais il refuse de faire le test ADN", pointe-t-elle. Mais elle a décidé d'arrêter la procédure de reconnaissance de paternité. "Je ne veux plus que "Monsieur" ait le moindre rapport entre mon fils et moi. Je vais retourner chez mes parents en Afrique avec le petit et essayer de me reconstruire", conclut-elle.