Agnès Pannier-Runacher 1:17
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Léa Leostic , modifié à
Agnès Pannier-Runacher est revenue sur la stratégie européenne dans la course au vaccin contre le Covid-19. Alors que les Allemands sont accusés de s’être réservés plusieurs dizaines de millions de doses, la ministre déléguée à l'Industrie a assuré que notre voisin avait "joué le jeu" de l’Europe.
INTERVIEW

Alors que la campagne vaccinale française est critiquée pour sa lenteur, Agnès Pannier-Runacher était l’invitée d’Europe 1 vendredi matin. La ministre déléguée à l'Industrie a été interrogée sur la stratégie à l’échelle européenne, car l’Allemagne est accusée de s’être réservée plusieurs dizaines de millions de doses en négociant directement avec Pfizer-BioNTech.

"Les doses livrées aujourd’hui sont uniquement celles du contrat européen"

En effet, un accord de principe unilatéral est évoqué entre Pfizer-BioNTech et les Allemands, qui auraient commandé de leur côté 30 millions de doses. "Ce n’est pas tout à fait la réalité", a d’abord lancé Agnès Pannier-Runacher. "L’Allemagne avait commencé à discuter avec Pfizer. Mais sous l’impulsion du président de la République, nous avons monté une coalition avec les Allemands, les Néerlandais et les Italiens pour aller négocier ensemble les doses. Les Allemands ont joué le jeu. Les doses qui sont livrées aujourd’hui sont uniquement celles du contrat européen", a-t-elle assuré. "Les Allemands continuent d’avoir un lien fort avec BioNTech car c’est une start-up allemande qu’ils ont soutenu", a ensuite précisé la ministre.

Un document du ministère allemand de la santé attestait bien que, de sa propre initiative, l’Allemagne avait mis une option sur 30 millions de doses du vaccin BioNTech Pfizer, comme elle l’a fait avec CureVac et IDT Biologika, deux autres laboratoires allemands. Mais il s’agissait d’un accord de principe, passée par précaution durant l’été, et pas d’un accord ni d’une commande fixe. Ces options prises par Berlin ne seront sans doute jamais activées, car les contrats européens devraient couvrir les besoins du pays.

200 millions de doses au total

La stratégie européenne a été établie de sorte à ce que les pays reçoivent des doses du vaccin au prorata de leur population, auxquelles s’ajoutent "une tranche additionnelle". "Nous avons une tranche additionnelle de 100 millions de doses sur lesquelles certains pays ne se sont pas positionnées. La France et l’Allemagne ont décidé de se positionner au-delà de leur quota populationnel", a expliqué Agnès Pannier-Runacher sur Europe 1.

La ministre de l’Industrie a également assuré que 2,6 millions de doses seraient bien livrées en France d’ici la fin du mois de janvier.