Publicité
Publicité

Une ville française retire «par prudence» des affiches jugées «insultantes» par Téhéran

Europe 1 avec AFP . 2 min
La façade d'une mairie. (Illustration)
La façade d'une mairie. (Illustration) AFP / © Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La mairie d'une ville située dans le sud de la France avait décidé d'illustrer sa campagne de sensibilisation au tri sélectif des déchets avec une affiche réunissant les photos de l'ayatollah Khamenei, du président russe Vladimir Poutine et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Jugée insultante par Téhéran, la campagne d'affichage a été annulée et les affiches retirées.

La ville de Béziers, dans le sud de la France, a retiré "par prudence" jeudi ses affiches qui utilisaient une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, pour promouvoir le tri des déchets, celles-ci ayant été qualifiées d'"insultantes" par Téhéran.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
L'affiche jugée
L'affiche jugée "insultante" par Téhéran AFP / © Sylvain THOMAS / AFP

L'affiche placardée sur 70 bus de la ville 

La mairie de Béziers avait décidé d'illustrer sa campagne de sensibilisation au tri sélectif des déchets avec une affiche réunissant les photos de l'ayatollah Khamenei, du président russe Vladimir Poutine et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Au-dessus du visage des trois dirigeants, il était écrit en gros caractères sur fond rouge: "N'oubliez pas de trier les déchets".

Le maire de Béziers, Robert Ménard, proche de l'extrême droite, est coutumier de ce type de provocations. Téhéran a réagi à cette affiche publiée sur le compte Facebook de la ville et placardée à l'arrière de 70 bus desservant l'agglomération. "Le directeur général pour l'Europe occidentale au ministère des Affaires étrangères, Majid Nili, a fermement condamné l'action du maire d'une ville française insultant les valeurs sacrées et les personnalités de notre pays", a indiqué l'agence officielle Irna.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

M. Nili "a appelé jeudi le gouvernement français à prendre des mesures appropriées pour empêcher la répétition de telles actions provocatrices", a ajouté l'agence Irna. Contacté en début de journée par l'AFP, Robert Ménard a d'abord insisté sur le fait que le choix d'associer l'image de ces trois dirigeants à cette campagne était de "l'humour" à prendre "au second degré".

"Sur un vrai constat, on a affaire à des dictateurs"

Mais "sur un vrai constat, on a affaire à des dictateurs", a-t-il dit. Le tri des déchets, "c'est un vrai problème, on a fait plein de campagnes, elles ne donnent jamais rien, personne ne les remarque, même ! Celle-là, au moins, tout le monde la remarque", a-t-il ajouté.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

En réaction aux protestations de Téhéran, M. Ménard a toutefois décidé de faire retirer ces affiches sans attendre, assurant qu'elles devaient en principe être remplacées vendredi par une nouvelle campagne, cette fois contre l'habitat indigne. Jeudi matin un photographe de l'AFP a constaté que des employés municipaux étaient occupés à les retirer de l'arrière des bus.

Il s'agit d'une "mesure de prudence", "je ne veux pas prendre le moindre risque pour les gens. Nous prenons cela très au sérieux, je ne veux pas qu'il y ait l'ombre d'un problème, par exemple pour les chauffeurs de nos bus", a expliqué à l'AFP à la mi-journée M. Ménard, en évoquant le cas de l'écrivain américano-britannique Salman Rushdie, objet en 1989 d'une fatwa du fondateur de la République islamique, l'ayatollah Ruhollah Khomeini, réclamant son assassinat.

La suite après cette publicité

L'écrivain avait failli être tué en 2022 à New York par un jeune Américano-libanais.

Cet article vous a plu ? Vous aimerez aussi...
Recevoir la newsletter Société
Plus d'articles à découvrir