Une ligne-clé du métro du Grand Paris ne sera pas prête pour les JO de 2024

Metro Paris chantier
La ligne 16 du métro parisien sera livrée avec deux ans de retard. Photo d'illustration. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP
La ligne 16 du futur métro du Grand Paris, qui devait relier entre eux des sites des Jeux olympiques de 2024 en Seine-Saint-Denis, aura deux ans de retard et ne sera pas prête à temps pour les JO. L'ouverture sera prévue "pour le deuxième semestre 2026", explique le président de la Société du Grand Paris.

Les retards étaient pressentis, ils sont désormais confirmés : la Société du Grand Paris a officialisé mardi les retards de plusieurs lignes du futur métro automatique d'Ile-de-France, et notamment des tronçons qui devaient relier des sites des Jeux olympiques de 2024. Lancé à la fin des années 2000 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le "Grand Paris Express" reliera sur plus de 200 km des dizaines de communes de banlieue, les centres de recherche du plateau de Saclay ou encore les deux aéroports parisiens de Roissy au nord et d'Orly au sud. Le nouveau calendrier officialisé mardi prévoit désormais des mises en service progressives des nouvelles lignes entre 2025 et 2030.

Promesse d'Emmanuel Macron

Un tronçon en particulier est très attendu : une partie de la ligne 16 sur un arc traversant la banlieue de Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris. Il y a quatre ans, le président Macron l'avait encore promise aux quartiers sensibles de Clichy-Montfermeil pour 2024, à temps pour les JO. Mais le nouveau président de la Société du Grand Paris, nommé en mars par le pouvoir actuel insatisfait des retards, n'a pu qu'admettre l'infaisabilité du calendrier. Résultat : plus de deux ans de retard. Ouverture prévue "pour le deuxième semestre 2026", a annoncé à l'AFP Jean-François Monteils.

L'amorce de la ligne 17, qui devait mener jusqu'à l'aéroport du Bourget, où un quartier doit être construit pour loger les médias du monde entier, subit le même sort : elle ne sera pas prête avant le second semestre 2025.

Les organisateurs des JO avaient anticipé ces retards, dans le cadre de leur revue budgétaire, et déplacé quelques sites dans des lieux plus accessibles. Par exemple les épreuves de natation ont été déplacées de Saint-Denis à Nanterre, bien reliée par les transports en commun. Le problème principal sera le village des médias du Bourget. Il y aura des acheminements de "bus" prévus pour les journalistes mais le comité d'organisation envisage désormais de déplacer le centre de presse.

Le prolongement de la ligne 14 dans les délais 

Finalement, seul le rallongement de la ligne 14 (qui était la première ligne automatisée du métro parisien et traverse aujourd'hui la capitale) devrait être réalisé à temps pour les JO. Ses nouveaux prolongements relieront le village olympique, à Pleyel, à l'aéroport d'Orly. Celle que la présidente de Région, Valérie Pécresse, vante comme "l'une des lignes les plus modernes du monde" avait déjà été prolongée jusqu'à Saint-Ouen en décembre dernier.

Les responsables de la SGP avaient averti que les délais seraient difficiles à tenir, et l'épidémie de Covid-19 n'est qu'une explication des retards parmi d'autres. "Ce serait entre guillemets simple s'il n'y avait que la crise pandémique, mais l'honnêteté oblige à dire qu'il n'y a pas que la crise pandémique", dit toutefois Jean-François Monteils.