"Une collègue s'est fait cracher dessus" : le ras-le-bol du personnel des laboratoires

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Maximilien Carlier, édité par Antoine Cuny-Le Callet

Certains laboratoires d'analyses médicales font état d’une augmentation des comportements déplacés de la part des patients. Ces derniers se rendent parfois coupables d’agressions verbales à l’encontre du personnel. Europe 1 s’est rendue à Tourcoing, dans le laboratoire biocentre.

L'épidémie de coronavirus repart et les Français se pressent toujours plus nombreux pour se faire tester. Alors que l'on enregistre une flambée des nouveaux cas (plus de 13.000 entre jeudi et vendredi), de plus en plus de patients inquiets et affolés s'en prennent au corps médical. Cette situation n'est pas sans rappeler celle à laquelle ont été confrontés les pharmaciens aux débuts de la pandémie.

A Tourcoing, dans le laboratoire biocentre, les incivilités et agressions verbales se multiplient ainsi, à l'accueil comme au téléphone. "On a une collègue qui s'est fait cracher dessus parce que le patient n'avait pas reçu son résultat à temps […] ça devient notre quotidien", constatent Elodie et Hélène, secrétaires médicales, au micro d'Europe 1. "On dirait que les patients sont de plus en plus pressés, alors qu'on fait le maximum. On ne peut pas faire mieux."

Responsable du laboratoire... ou agent de sécurité ?

Ce jour là, devant l'entrée du laboratoire, une dizaine de personnes font la queue. Équipé de sa blouse blanche de son masque, le responsable Mouloud Hammad gère désormais les entrées. De fait, son rôle s’apparente aussi à celui d'agent de sécurité. Il surveille les patients afin qu'ils respectent la distance de sécurité d’un mètre. "Si on ne fait pas ça, ça va dégénérer sur nos secrétaires et nos personnels", lâche-t-il.

Les tensions sont souvent suscitées par le délai nécessaire pour prendre un rendez-vous pour un test PCR. Il faut généralement attendre quatre jours, temps jugé trop long pour les patients qui souhaitent partir en voyage. "On essaye de leur faire comprendre que l'on n’est pas des animaux, que l’on est pas à leur service. Pour nous ce n'est pas facile non plus", expliquent les deux secrétaires médicales. Chacun s'estime prioritaire alors que dans ce laboratoire le retard est de 10 minutes maximum.