Un soldat français inhumé en France, 60 ans après sa mort en Algérie

Les honneurs militaires ont été rendus au sergent Jean Vilalta samedi.
Les honneurs militaires ont été rendus au sergent Jean Vilalta samedi. © MONICA DAVEY / AFP
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avec AFP
Mort en juillet 1956 à l'âge de 22 ans, ce sergent a été enterré à Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales.

Six décennies après sa mort pendant la guerre d'Algérie, un soldat français a été exhumé du sol algérien, rapatrié et enterré samedi à Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales, une première en France, selon l'armée.

Une première en France. Les honneurs militaires ont été rendus au sergent Jean Vilalta, tombé en juillet 1956 à l'âge de 22 ans, samedi matin à la cathédrale d'Elne, devant 300 à 400 personnes. L'opération d'exhumation et de rapatriement d'un soldat français mort en Algérie est une première en France. "C'est une première et certainement une dernière", a déclaré le lieutenant-colonel Christophe Corréa, délégué départemental des armées dans les Pyrénées-Orientales. "Cela a pu se faire car le corps a été exhumé d'une nécropole française. Il faut obtenir l'autorisation de l'Etat algérien et de l'Etat Français", a-t-il expliqué, évoquant également les difficultés des démarches et le coût très lourd pour les familles.

400 soldats français enterrés en Algérie. Il reste, selon le lieutenant-colonel Corréa, environ 400 soldats français enterrés en Algérie, tandis que plus de 15.000 sont morts au combat de 1954 à 1962 pendant le conflit. Le gouvernement algérien a accepté en juin dernier l'exhumation et le rapatriement des restes de Jean Vilalta, enterré à Oran, après "plus de quatre ans de négociations menées par les familles soutenues par le Souvenir français ainsi que l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre", selon le délégué départemental des armées.

Samedi, dans la cathédrale d'Elne, les restes de Jean Vilalta reposaient dans un cercueil d'enfant couvert d'un drapeau tricolore. Les honneurs militaires lui ont été rendus par un détachement du 3e Régiment parachutiste d'infanterie de marine de Carcassonne (3e RPIMa). Le défunt appartenait au 2e régiment d'infanterie coloniale. Les obsèques officielles ont eu lieu dans une cathédrale comble en présence de la famille originaire d'Argelès-sur-Mer, de la sous-préfète des Pyrénées-Orientales Hélène Girardot, d'élus locaux et de représentants d'une cinquantaine d'associations d'anciens combattants et de rapatriés d'Algérie.