Un pilote refuse un détenu sur un vol Bastia-Marseille où il devait être jugé

Un pilote refuse un détenu sur un vol Bastia-Marseille où il devait être jugé
Un pilote refuse un détenu sur un vol Bastia-Marseille où il devait être jugé © SILVIO AVILA / AFP
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avec AFP
Mardi, un pilote d'un vol Bastia-Marseille a refusé de prendre à son bord un détenu accompagné de son escorte pénitentiaire armée. Ce dernier devait être jugé devant le tribunal correctionnel de la Juridiction interrégionale spécialisée. Le procès a donc été renvoyé à une date ultérieure. 

Le pilote lituanien d'un vol Bastia-Marseille a refusé mardi d'embarquer un détenu avec son escorte pénitentiaire armée, provoquant le renvoi d'un procès pour association de malfaiteurs mercredi à Marseille, a-t-on appris de source judiciaire. Ange-Marie Gaffory, 38 ans, détenu à la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse) où il purge une condamnation du tribunal correctionnel d'Ajaccio, devait être transféré afin d'être jugé mercredi et jeudi devant le tribunal correctionnel de la Juridiction interrégionale spécialisée.

Une affaire de clan ennemi

Lors de la présentation, mardi matin, à l'aéroport de Bastia-Poretta, de l’escorte de l'Autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (ARPEJ), le pilote du vol Air Corsica, réalisé par une compagnie aérienne lituanienne, s'est opposé à la montée à bord des agents pénitentiaires avec leurs armes. "Des transferts de détenus ou de gardés à vue entre la Corse et le continent, on en fait régulièrement avec Air France et lorsqu'il s'agit d'un appareil affrété à une compagnie étrangère, on se voit effectivement opposer un refus", a expliqué la procureure Emilie Ramousse selon laquelle le changement d’opérateur, mardi, pour les rotations Bastia-Marseille ne pouvait pas être anticipé par l'administration pénitentiaire.

Ange-Marie Gaffory refusant d'être jugé en son absence ou même en visioconférence depuis la prison de Borgo, le tribunal a ordonné le renvoi de l’affaire les 29 et 30 mai. Il doit comparaître aux côtés de trois co-prévenus pour sa participation, très contestée, à une association de malfaiteurs, en réalité des actes préparatoires, selon l'accusation, en vue d'un homicide volontaire en bande organisée. Ce dossier d'association de malfaiteurs s'inscrirait dans le contexte d'une opposition forte entre le clan de Guy Orsoni et celui du "Petit Bar".

"Si les mis en examen ont fermement réfuté que la récupération de véhicules volés ait servi à la préparation d'un quelconque projet criminel, force est de constater qu'elle apparaît bien témoigner de la réunion de moyens logistiques en vue de la préparation d’une action violente", écrit la juge d’instruction dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal.