• Copié
Thibauld Mathieu , modifié à
Le ministre de l’Agriculture a annoncé ce week-end les mesures qu’il souhaitait mettre en place pour aider les agriculteurs victimes de la sécheresse. Les syndicats agricoles ne semblent cependant pas emballés. "Je suis déçu de leur déception", réagit Didier Guillaume, mardi sur Europe 1.
INTERVIEW

Avance d'un milliard d'euros d'aides européennes, autorisation exceptionnelle d'exploiter des jachères, organisation de la solidarité entre départements : le gouvernement a sonné la mobilisation face à la sécheresse qui touche durement le monde agricole. Mais pour les agriculteurs qui voient leur récolte se désagréger, ce n’est pas assez, d’autant que cet argent devait de toute façon leur être versé. "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil", a par exemple réagi la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, interrogée sur Europe 1, lundi.

"J'ai entendu de la déception de la part des syndicats agricoles, et j'ai été déçu de leur déception", répond sur Europe 1 le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.

"Ça va quand même aider"

"Aujourd'hui, il y a une sécheresse sans précédent, un dérèglement climatique. Nous prenons des mesures comme jamais", assure-t-il. "Un milliard de trésorerie qui va arriver trois à six mois avant, ça va quand même aider", plaide Didier Guillaume. "En général, 50% des aides liées à la Politique agricole commune (PAC) sont attribuées à la mi-octobre. Nous allons demander à l'Union européenne de faire passer ce pourcentage de 50% à 70% et ce, dès le 16 octobre", avait-il expliqué dimanche au Parisien

"Je vais me battre encore"

Le ministre de l'Agriculture promet toutefois de poursuivre ses efforts. "Je me suis battu tout le week-end avec la Commission européenne pour obtenir le fauchage des jachères afin de donner de la nourriture aux animaux. J'en suis à 33 départements, j'aimerais aller beaucoup plus loin. Je souhaiterais que l'on puisse faucher les jachères des céréaliers, ce qui est interdit par la Commission européenne. Je vais me battre encore pour l'obtenir". Vingt-quatre départements du centre et du sud du pays étaient déjà concernés depuis le 1er juillet par cette mesure exceptionnelle, acceptée par l'Union européenne. Neuf autres ont donc été ajoutés à la liste.

Par ailleurs, un arrêté prend effet ce mardi pour interdire le transport d'animaux dans le pays entre 13 heures et 18 heures, "sauf camion réfrigéré évidemment", et ce "pendant toute la durée de la canicule", précise Didier Guillaume.

Il entend aussi lancer une réflexion sur les retenues d'eau, en coordination avec le ministère de la Transition écologique. "Nous allons faire de nouvelles retenues d'eau en France afin de récupérer l'eau qui tombe du ciel et la réinjecter le printemps ou l'été, lorsqu'il y aura de la sécheresse", détaille-t-il sur Europe 1. "Mais évidemment, tout cela doit se faire en concertation". Au total, 73 départements sont déjà concernés par des restrictions d'eau.